Le fait divers rappelle la souffrance des aidants. Dans la nuit de mercredi à jeudi, à Boissy-le-Châtel (Seine-et-Marne), un homme âgé de 90 ans a abattu son épouse d’un coup de fusil, rapporte Le Parisien. La femme, âgée de 88 ans, était atteinte de la maladie d’Alzheimer, et lui aurait demandé de mettre fin à ses souffrances.
Le nonagénaire, après avoir tué sa femme, a appelé la police aux alentours de minuit dans la nuit de mercredi à jeudi afin d’avouer son acte, et a exprimé au téléphone son souhait de mettre fin à ses jours. « C’est un drame humain, déplore Guy Dhorbait, le maire de ce village de 3 000 habitants situé près de Coulommiers. D’après les dires de cette nuit, le mari a voulu mettre fin aux souffrances de sa femme. C’était un couple très âgé. Ils voulaient sûrement mourir ensemble. »
Alors que la police était en route vers son domicile, le vieil homme a tenté de retourner son arme contre lui. A leur arrivée, les secours l’ont trouvé grièvement blessé au visage. Il a été transporté en urgence à la Pitié-Salpêtrière, et ses jours ne sont pas en danger.
L’isolement des aidants
D’après le quotidien, il aurait confié le jour même, au café du coin où il se rendait régulièrement, l’état d’épuisement dans lequel il se trouvait. Conscient de la nécessité de placer son épouse dans une institution spécialisée, il refusait cependant de s’y résoudre.
Dans la maladie d’Alzheimer, qui touche plus de 900 000 personnes, les aidants sont souvent les conjoints. Selon l’association France Alzheimer, ils passent en moyenne 6 heures 30 par jour auprès des malades. Ils sont à risque d’épuisement physique et moral. Dans 30 % des cas, les aidants meurent avant la personne dont ils ont la charge. Des aides sont disponibles pour la gestion du quotidien, mais restent parfois inaccessibles géographiquement ou financièrement.
Un numéro de soutien a été mis en place par France Alzheimer et maladies apparentées : le 0 811 112 112. Il permet notamment une prise de contact avec des associations proches.