C’est une première en France, et elle est déjà l’objet d’une controverse. Le tribunal de grande instance de Grasse (Alpes-Maritimes) vient d’autoriser des parents à conserver à des fins personnelles le sang de cordon ombilical de leur bébé à naître. Ce couple de quadragénaires, explique Le Parisien, prévoit de pouvoir puiser dans cette réserve de cellules souches si leur enfant devait tomber malade.
Avant même de voir le jour, l’enfant a, il est vrai, un lourd héritage. Son grand-père maternel et sa grand-mère paternelle sont décédés d’un cancer du pancréas. Le père souffre de maladies héréditaires.
Alors les cellules souches, dont le sang de cordon regorge, représentent un véritable espoir pour la famille. Plusieurs travaux sont menés dans le monde pour redonner une deuxième vie à des organes fatigués avec ce matériel cellulaire.
Il est logique donc que les parents se préparent à parer à toute éventualité, sauf que la loi interdit aujourd'hui la conservation de sang de cordon pour soi-même. « Les cellules hématopoïétiques du cordon peuvent être prélevées dans un cercle familial, si un frère ou une sœur souffre par exemple d’une leucémie », explique la journaliste Florence Méréo.
L’ordonnance judiciaire invoque « des nécessités thérapeutiques dûment justifiées » pour permettre aux parents de protéger leur premier enfant, qui doit naître dans quelques jours.
Cette conservation par anticipation interpelle les spécialistes. Pour le Pr Noël Milpied, chef du service d’hématologie et de thérapie cellulaire au CHU de Bordeaux, interrogé par le quotidien, « il s’agit plus d’une décision humaine, pour pallier l’angoisse des parents, que basée sur des fondements scientifiques ».
Mais les médecins redoutent aussi les débordements commerciaux de telles pratiques. De leur côté de la Manche, là où la conservation du sang de cordon à des fins privées est possible, des banques de stockage ont développé un véritable business. Pour le grand bonheur de célébrités et de personnalités qui veulent préserver leur précieux patrimoine.