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Nouveaux antiviraux d’action directe

Hépatite C : la HAS confirme l'accès au traitement pour tous

Par Audrey Vaugrente

Les antiviraux d’action directe pourront être utilisés dès les premiers stades de l’infection à hépatite C. Mais un suivi des patients devra être organisé.

lunamarina/epictura

Ils ont révolutionné la prise en charge de l’hépatite C… Mais à quel prix ? En raison de leur coût élevé, les nouveaux antiviraux d’action directe étaient réservés aux patients les plus malades. Ce ne sera plus le cas, désormais. Ce 12 décembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) confirme les annonces du ministère de la Santé : ces médicaments seront désormais accessibles à toute personne qui vit avec le VHC.

Une facture salée

Dès le stade de fibrose F0 ou F1, les patients seront éligibles à l’obtention de NAAD. Avec cette recommandation, la HAS acte la haute efficacité de ces molécules. En une cure de 8 à 12 semaines, le virus est éliminé de l’organisme. L’Autorité fixe tout de même un point essentiel : avant la prescription, le patient doit être informé des effets secondaires et donner son accord éclairé. Car si la maladie n’a pas de symptômes, les effets indésirables peuvent s’avérer pénibles.

La seconde étape consiste à réduire le prix des molécules, afin que le rapport coût-efficacité reste positif. Car 230 000 personnes en France vivent avec le virus. La cure de NAAD la moins coûteuse, elle, s’établit à 28 700 euros. La facture est salée et il n’est pas certain que les complications évitées (cirrhose, cancer du foie) suffisent à équilibrer les finances de l’Assurance maladie.

« L’élargissement du remboursement des traitements aux patients aux stades précoces de la maladie générera un surcoût, qu’il conviendra de maîtriser par une baisse des prix pour s’assurer d’une efficience au moins équivalente au traitement des patients aux stades les plus avancés », anticipe la HAS.

Optimiser le dépistage

Le Collège qui édite ces recommandations veut s’assurer que cet élargissement sera bien utile. Dans cet objectif, un suivi clinique sera exigé pour tout patient traité précocement. Les données permettront de confirmer l’efficacité des médicaments, vérifier leur bonne tolérance et leur impact sur les maladies associées.

Au-delà de la prise en charge, c’est aussi la stratégie de dépistage qui doit être revue, selon la HAS. Elle sera prochainement réévaluée. Car traiter ne suffit plus. La transmission du virus doit aussi être évitée. Sur ce plan, l’échec est réel : la moitié des porteurs du virus de l’hépatite C ignoreraient leur statut. « Persiste une épidémie cachée de l’infection par le VHC », estime l’Autorité. Les populations à risque doivent donc être mieux repérées. L’arrivée sur le marché de tests rapides à orientation diagnostique (TROD) pourrait améliorer cela.