Cette fois, ça suffit, la biture en ligne, l’exhibition de l’ivresse des célébrités, dont les gestes tremblants et les regards vitreux font la joie des internautes. Le CSA repart en guerre contre les Recettes Pompettes, cette émission de webtélévision diffusée sur une chaîne Youtube.
Le principe est relativement simple : il s’agit, pour les invités, de réaliser une recette de cuisine en enchaînant les shots. Les références à l’alcool sont particulièrement nombreuses et montrent le produit sous un angle plutôt favorable, il faut en convenir.
Menace
Ce qui n’est pas du goût du CSA, qui met en garde la société Studio Bagel Productions après l’avoir prévenue, en juin dernier, « qu’il considérait que la chaîne YouTube Les Recettes pompettes by Poulpe relevait du régime des services de médias audiovisuels à la demande (SMAD) défini à l’article 2 de la loi du 30 septembre 1986 », précise le CSA dans un communiqué.
En d’autres termes, le CSA estime que la plateforme utilisée – Youtube – doit répondre aux mêmes règles que celles imposées aux autres médias audiovisuels, où la promotion de l’alcool est strictement encadrée. « Après avoir examiné les observations de Studio Bagel Productions, le Conseil n’a pas relevé d’éléments permettant une remise en cause de cette analyse et a confirmé que ce service constituait un SMAD », précise le CSA.
Par ailleurs, le Conseil rappelle l’interprétation qu’il avait formulée en juin : « Après avoir visionné le premier épisode du programme Les Recettes pompettes, mis en ligne le 13 avril 2016, le CSA a constaté qu’il contenait de très nombreuses références à l’alcool. Il a considéré que ce programme, en assurant une présentation de l’alcool susceptible d’encourager le public à sa consommation, était constitutif d’une propagande en faveur de l’alcool, ceci en méconnaissance des dispositions de l’article L. 3323-2 du code de la santé publique ».
Le CSA rappelle donc à ses obligations le Studio Bagel Productions, et se pare d’un ton de menace : « Le Conseil a donc mis en garde l’éditeur contre le renouvellement d’un tel manquement », peut-on lire.
De fait, le CSA dispose d’un pouvoir de sanction, limité mais tout de même existant. Le plus souvent, la mise en garde précède la mise en demeure, qui elle-même précède les sanctions (suspension de l’édition, limitation des autorisations de diffusion, sanction pécuniaire…).