Le chiffre donne le tournis. Aux Etats-Unis, en 2013, un adulte sur six a pris des médicaments pour des affections psychiatriques, selon une vaste étude publiée dans la revue JAMA Internal Medicine. Cela représente un bond considérable par rapport à l’année 2011, pendant laquelle une personne sur dix avait déclaré avoir pris de tels médicaments.
Ces données proviennent de la Medical Expenditure Panel Survey (MEPS), qui rassemble des informations sur le coût et l’utilisation des services de santé aux Etats-Unis. Les médicaments psychotropes les plus consommés sont les antidépresseurs, les anxiolytiques et les somnifères, pendant une période souvent longue (un an et plus).
Femmes et seniors
Les femmes sont presque deux fois plus consommatrices que les hommes, tout comme les populations blanches par rapport à la communauté hispanique. Enfin, près d’une personne âgée de 60 à 85 ans sur quatre a consommé ces médicaments, contre 10 % chez les 18-39 ans, ce qui est remarquable. En effet, les rapports précédents indiquaient une forte consommation chez les adultes d’âge moyen.
Les experts interrogés par la presse américaine évoquent les risques liés au potentiel addictif de ces médicaments. Huit traitements sur dix parmi les plus consommés comportent en effet un risque élevé de dépendance.
La France reste championne
Ces inquiétudes peuvent facilement traverser l’Atlantique pour trouver le même écho en France. Le pays est connu pour sa très forte consommation d’antidépresseurs. En 2012, selon l’ANSM, 11,5 millions de Français ont consommé au moins une fois une benzodiazépine, parmi lesquels 7 millions une benzodiazépine anxiolytique, 4,2 millions une benzodiazépine hypnotique et 0,3 million du clonazépam.
Par ailleurs, selon les données françaises, 64,2 % des consommateurs sont des femmes, et l’âge médian des consommateurs est de 56 ans. « Environ 20 % des effets indésirables graves rapportés avec les benzodiazépines sont des affections du système nerveux (somnolence, coma et perte de conscience) et environ 15 % des affections psychiatriques (état confusionnel, agitation, désorientation…) », précise encore l’ANSM.