Jamais le nombre de personnes en affection longue durée (ALD) n'a été aussi élevé dans l'Hexagone. En 2015, 10,1 millions de personnes affiliées au régime général de l'Assurance maladie bénéficient de ce dispositif, soit 16,6 % des assurés.
Pour ces patients, la prise en charge des soins en rapport avec leur affection (tumeurs malignes, diabète, maladies psychiatriques de longue durée, maladie coronaire, etc) est de 100 % (exonération du ticket modérateur), rappelle l'institution dans son dernier bilan. Et leur nombre ne cesse d'augmenter.
50 % de hausse des effectifs en dix ans
D'après Les Echos, « 1,4 million de nouveaux cas ont rejoint le dispositif ». Ces malades connaissent, par ailleurs, la double, voire la triple peine, puisque certains souffrent de plusieurs affections (une moyenne de 1,3 ALD par bénéficiaire) et un tiers d'entre eux vit sous ce régime depuis dix ans et plus. Malgré les décès et, parfois, les guérisons, l'évolution semble donc inexorable : 50 % de hausse des effectifs en dix ans.
Une inflation due à l'allongement de l'espérance de vie et à la croissance de la population. L'Assurance maladie a également assoupli récemment les règles d'admission. L'âge moyen des personnes en ALD est en 2015 de 63 ans. « Les trois quarts des nonagénaires sont en ALD. Pour les septuagénaires entre 75 et 79 ans, le taux est de 60 % chez les hommes, et de 46 % chez les femmes », détaille le quotidien.
Les ALD cardio-neuro-vasculaires en tête
S'agissant de la répartition par pathologie, ce sont les maladies cardio-neuro-vasculaires (maladies coronaires, insuffisances cardiaques, troubles du rythme, cardiopathies, artériopathies, AVC, hypertensions artérielles sévères) qui arrivent en tête. Elles touchaient 3,3 millions de personnes en 2014, et représentaient 35 % des exonérations de frais de soins. Le diabète affectait de son côté 2,4 millions de personnes (25 %), suivi par les tumeurs malignes (2 millions d'individus) et les affections psychiatriques de longue durée (1,2 million).
Enfin, Les Echos révèlent aussi la face noire des ALD, autrement dit le coût de ces maladies pour les finances sociales. « La dynamique des dépenses ALD reste le principal facteur de hausse des dépenses d'assurance maladie. Le coût des maladies cardio-neuro-vasculaires s'est élevé à 16 milliards d'euros en 2014, tout comme les soins psychiatriques. Pour leur part, les cancers représentent de 13,5 milliards d'euros et le diabète 8 milliards ». Une addition salée que surveillent de près les pouvoirs publics. En 2015, une étude de la direction générale du Trésor envisageait à cet effet de plafonner les remboursements des ALD.