L’adolescence française se porte plutôt bien. Tel est l’heureux constat que l’on peut établir d’après les données de l’enquête internationale HBSC (Health Behaviour in School-aged Children), menée tous les quatre ans dans plus de 40 pays, et à laquelle 7000 collégiens de 169 établissements français ont pris part en 2014.
Les résultats, publiés par Santé Publique France, montrent que 88 % des collégiens se sentent en bonne santé et 82 % ont une perception positive de leur vie. Les garçons sont plus nombreux à manifester cette opinion positive que les filles.
Harcèlement en baisse
Parmi les évolutions positives, l’enquête révèle que le harcèlement scolaire semble moins fréquent, notamment en classe de sixième. « La proportion d’élèves qui rapportent des brimades à une fréquence constitutive d’un harcèlement diminue significativement entre 2010 et 2014, passant de 14 % en 2010 à 12 % en 2014 », précise le document.
Autre motif de satisfaction : plusieurs marqueurs de l’hygiène de vie sont favorables. Ainsi, le nombre d’adolescents qui pratiquent régulièrement un sport est en hausse. La proportion de jeunes qui pratiquent une activité physique cinq à sept jours par semaine augmente légèrement (de 31 % à 34 %).
« L’augmentation du nombre de collégiens pratiquant une activité sportive au moins quatre fois par semaine est particulièrement liée aux filles (de 17 % en 2010 à 23 % en 2014), plutôt en fin de collège (de 13 % à 20 % en 4e et de 13 % à 23 % en 3e) alors que la proportion de garçons sportifs reste stable », peut-on encore lire.
Côté hygiène, on note également un meilleur brossage de dents chez les adolescents français. Entre 2010 et 2014, le pourcentage d’élèves déclarant se brosser les dents plus d’une fois par jour a significativement augmenté (69 % vs 78 %). À l’inverse, le pourcentage d’élèves déclarant ne se brosser les dents qu’une fois par jour diminue (27 % vs 18,5 %). Cette évolution est significative à tous les niveaux de collège, pour les filles comme pour les garçons.
Fortes inégalités
Toutefois, ces évolutions positives sont marquées par de grandes inégalités sociales. En effet, la proportion de collégiens se déclarant en excellente santé est supérieure dans les milieux socio-économiques favorisés (41 %) comparés aux moins favorisés (34 %).
L’obésité et le surpoids sont plus marqués chez les élèves les moins favorisés comparés aux plus favorisés (18 % vs 8 %) et les élèves qui déclarent ne pratiquer aucune activité physique sont également plus souvent issus des familles les plus défavorisées (7,9 % vs 2,4 %).
Entre 2010 et 2014 la proportion d’élèves consommant quotidiennement des fruits et des légumes a tendance à diminuer pour tout le monde, filles comme garçons (respectivement 39 % et 44 % en 2010 vs 34 % 40 % en 2014). Toutefois, cette consommation est plus élevée dans les familles les plus favorisées (68 % vs 57 %) alors qu’on observe l’inverse concernant les boissons sucrées (26 % vs 35 %).
Enfin, parmi les résultats moins réjouissants, l’enquête montre une perception plus négative de la vie chez les filles, des plaintes psychologiques (déprime, irritabilité…) et/ou somatiques (mal de dos, de tête…) récurrentes plus fréquentes, ainsi qu’une augmentation du stress dû au travail scolaire et une baisse de l’usage du préservatif lors du dernier rapport sexuel.