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Étude de l'université de Zurich

Expériences traumatisantes : le sommeil peut être réparateur

Par Julian Prial

Selon des chercheurs suisses, le sommeil aiderait à affaiblir des émotions connectées à la mémoire, comme la peur déclenchée par des expériences traumatiques. 

pressmaster/epictura

L'expression « sommeil réparateur » n'a jamais aussi bien porté son nom. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Sleep, rappelle l'effet thérapeutique du sommeil sur le fonctionnement du cerveau. Des chercheurs de l'université de Zurich (Suisse), affirment que dormir peut aider à prévenir les troubles post-traumatiques.

Plus exactement, cette équipe suggère de dormir dans les 24 heures qui suivent une expérience traumatisante. Cette stratégie permettrait de traiter les émotions négatives et intégrer les souvenirs pénibles de manière plus efficace, selon leurs observations menées à la Clinique psychiatrique universitaire de Zurich.

Les chercheurs ont en effet invité 65 femmes en bonne santé à regarder un film traumatisant en laboratoire. Un premier groupe a dormi la nuit entière suivant la séance tandis qu'un second est resté éveillé. Un électroencéphalogramme (EEG) a ensuite mesuré l'activité du cerveau des participantes. L'étude souligne que la nature des images vidéo stressantes est proche de celles liées à un traumatisme vécu, à la différence qu'elles disparaissent après quelques jours.

De la prévention sans effet secondaire 

Toutes les participantes ont rapporté avoir subi des souvenirs intrusifs et désagréables au cours de la semaine suivant le visionnage du film. Mais le groupe de « dormeuses » a été moins marqué émotionnellement lorsqu'il était à nouveau confronté aux images désagréables, contrairement aux personnes restées éveillées, d'où l'effet protecteur du sommeil selon les chercheurs.

Le sommeil aiderait donc à affaiblir des émotions connectées à la mémoire, comme la peur déclenchée par des expériences traumatisantes. Il permettrait aussi de mieux contextualiser les souvenirs, les traiter puis les stocker dans la mémoire. Précision importante, le processus prendrait tout de même plusieurs nuits, selon les chercheurs. Ceux qui imaginaient déjà apaiser leurs traumatismes en une seule nuit devront donc être un peu patients. 

« Cette approche offre une alternative importante aux tentatives actuelles qui essaient d'effacer les souvenirs traumatisants ou de les traiter avec des médicaments », analyse le Dr Birgit Kleim. Dans un communiqué, la principale auteure de ces travaux confie même que « l'utilisation du sommeil pourrait devenir une stratégie de prévention adéquate et naturelle ».