Quand la collaboration européenne a du bon. Onze pays (France, Espagne, Portugal, Italie, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Eire, Danemark, et Suède) ont décidé de mettre en commun les données qu'ils récoltent sur l'évolution de l'épidémie de grippe pour mieux comprendre son développement et à terme la contrôler.
Ce projet de surveillance est participatif. Concrètement ? Pour participer, il faut s'inscrire sur le site internet de l'instance de surveillance de la grippe de son pays. Pour la France, il s'agit de GrippeNet.fr, un projet de recherche sur la grippe, qui propose à chacun de participer à la surveillance de la grippe en France métropolitaine, de façon volontaire, anonyme et bénévole, quel que soit son âge, sa nationalité, son état de santé. Une fois inscrit sur GrippeNet.fr, il suffit de répondre à un questionnaire personnel, puis indiquer chaque semaine ses symptômes, ou l'absence de ceux-ci. Une fois analysée, les données récoltées permettront d'identifier les facteurs et les lieux de démarrage de l'épidémie. Avec l'espoir, à terme, de supprimer l'épidémie.
Une initiative diversement suivie
Cette initiative, financée par l'Union européenne, suscite néanmoins un intérêt différent en fonction des pays, comme le rapporte un article publié sur le site de la RTS, la radio suisse : « Les Néérlandais sont plus de 10 000 à participer à l'initiative, contre 4 000 personnes en France et 1 000 seulement en Espagne », détaille Antoine Flahault.
Spécificité de la saison 2016/2017, en France la surveillance de l'évolution de la grippe sera focalisée sur un groupe de population spécifique : les femmes enceintes.
La grippe est en avance par rapport à 2015
En France on décompte 11 millions de patients à risque, qui peuvent accéder gratuitement au vaccin, grâce à un bon qui leur est envoyé. Cette année la grippe est en avance, par rapport à 2015, selon le Bulletin hebdomadaire Grippe de Santé Publique France. En semaine 49 (du 5 au 11 décembre 2016), le taux de consultations pour syndromes grippaux en France métropolitaine est estimé à partir des données du Réseau Sentinelles à 15 pour 100 000 habitants, en forte augmentation par rapport à la semaine précédente. Ce taux d'incidence est néanmoins en dessous du seuil épidémique de 166 cas pour 100 000 habitants.
Au niveau régional, le début de l'épidémie de grippe a néanmoins été signalé en Bretagne et en Ile de France. Le virus A(H3N2) est toujours majoritaire. Durant cette semaine, on décompte 1302 passages aux urgences pour grippe dont 111 hospitalisations. Les syndromes grippaux représentent 5% des consultations de SOS Médecins. Ces données sont en nette augmentation par rapport à la semaine 48.