La clope, le briquet en or massif, les bouches sensuelles d’où s’échappent d’épais nuages de fumée et de volupté … Cette image très glamour du tabagisme, qui a marqué une génération autant qu’elle l’a plongée dans l’esclavagisme et la dépendance, a désormais bien vécu. C’est un fait : pour les jeunes, fumer n’a plus rien de sexy – en tout cas, aux Etats-Unis.
La prévalence du tabagisme chez les adolescents américains n’a jamais été aussi basse, à en croire les données du dernier rapport public « Monitoring The Future Study » (MTF). Menés sur 50 000 jeunes, les travaux montrent que parmi les 17-18 ans, le nombre de fumeurs actuels (qui ont fumé dans les 30 jours) a chuté à 10,5 % à travers le pays. Soit trois fois moins qu’en France.
Baisse à tous les niveaux
« Une forte diminution du tabagisme » a été observée à tous les degrés scolaires, avec une tendance à long terme depuis plus de 20 ans, explique sur son site le NIH (National Institue of Health), à l’origine de ces travaux. « Par exemple, quand la MTF a commencé en 1991, 10,7 % des 17-18 ans fumaient un demi-paquet par jour ; 25 ans plus tard, ce taux a chuté à 1,8 %, ce qui reflète le succès des campagnes de santé publique contre le tabac et des changements législatifs ».
En 2016, le nombre de fumeurs quotidiens s’élève à 4,8 % chez les 17-18 ans et à 1,9 % chez les 15-16 ans. Par comparaison, en 1996, ce taux était, respectivement, de 22 % et de 18 %.
Les perceptions autour de la cigarette ont beaucoup évolué, montre l’étude à travers les années. Désormais, la vape a remplacé la cigarette en terme d’attractivité. « Les travaux montrent que la marijuana et la e-cigarette sont plus populaires que les cigarettes traditionnelles », notent les auteurs.
E-cig : usage en baisse
De là à dire que tous les adolescents se sont mis à la e-cigarette, il n’y a qu’un pas à ne pas franchir. En effet, selon l’étude, le taux de 17-18 ans qui ont vapoté dans le mois est passé de 16,2 % l’année dernière à 12,4 % en 2016. Par ailleurs, les auteurs notent que seuls 25 % des jeunes mettent des liquides nicotiniques dans leur e-cigarette ; les autres n’utilisent que des arômes, sans nicotine. Cela contredit indiscutablement les conclusions du General Surgeon, qui insistait sur une explosion du vapotage nicotinique chez les plus jeunes.
L’étude semble également indiquer que la banalisation dénoncée par le General Surgeon n’a pas de réel fondement réel : en 2016, 65 % des 15-16 ans ont déclaré désapprouver la consommation régulière de e-cigarette. Cela est considérable – et davantage encore que l’année dernière (60 % d’opinion défavorable).