Un nouveau drame humanitaire menace l'Afrique et la communauté internationale retient son souffle. L'agence de presse belge Belga a informé dimanche que des dizaines de centres médicaux soutenus par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans des zones de conflit au Soudan risquent de fermer faute de financement. Un million de personnes seraient à la merci des épidémies, fréquentes dans cette région du monde.
Pour le moment, onze cliniques ont déjà arrêté de fonctionner au Darfour et dans les Etats du Nil Bleu et du Kordofan-Sud, où des années de conflit entre les forces gouvernementales et des rebelles ont chassé de chez eux des dizaines de milliers de personnes. Et alors que le monde a les yeux braqués sur d'autres conflits (Syrie, Yémen...) et que la crise de financement s'intensifie, 49 autres centres médicaux dans ces régions risquent de disparaître, selon la représentante de l'OMS au Soudan.
Des enfants et des femmes enceintes
« Nous n'avons pas suffisamment de fonds pour continuer à soutenir des cliniques dans des zones reculées », a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) Naeema al-Gasseer. Sur les un million de personnes qui pourraient être affectées, 323 000 femmes sont en âge de procréer. L'Organisation note aussi la présence de nombreux enfants de moins de cinq ans qui n'auront plus accès à des soins médicaux. « Une augmentation des risques d'épidémies est probable », avertit Naeema al-Gasseer.
En juillet dernier par exemple, plus de 200 cas de choléra et 14 décès ont été signalés au Soudan du Sud par le ministère de la Santé. Et l'an dernier à la même époque, 1 200 cas de choléra avaient fait 39 morts. C'est le retour de ces bilans sanitaires désastreux qui sont craints par tous.
7 millions de dollars nécessaires
L'OMS a besoin de 6,7 millions d'euros pour rétablir le bon fonctionnement, l'année prochaine, des cliniques qu'elle soutient, dont plus de la moitié se trouve au Darfour.
Cette région occidentale de la taille de la France est le théâtre d'un conflit sanglant depuis 2003 quand des insurgés issus de minorités ethniques ont pris les armes contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe. L'ONU a estimé que les combats y ont déjà fait au moins 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés.