Scrupuleusement, studieusement, ils ont gravi les niveaux de médecine - le concours, l’externat, l’internat. Mais ils n’ont pas encore passé leur thèse et,pour de multiples raisons, ont mis ce projet entre parenthèses.
Depuis 2012, ces presque-médecins sont plongés dans le plus grand des désarrois : interdits de passer leur thèse à cause d’une réglementation ubuesque. Interdits, donc, d’exercer en dehors de quelques remplacements – et encore, limités dans le temps. Une situation particulièrement incompréhensible, alors que la France recense un nombre croissant de déserts médicaux, mais qui pourrait bien évoluer.
Le message n’était pas passé
Un amendement gouvernemental au projet de loi montagne prévoit en effet que les étudiants en médecine générale de l’ancien régime (les résidents) puissent se réinscrire à l’université pour présenter leur thèse, alors que cela leur était interdit. Le texte, rédigé par le Conseil d’Etat, sera examiné en deuxième lecture ce mercredi.
Il s’agit ainsi de faire évoluer une réglementation adoptée en 2004 lors de la réforme des études médicales. Celle-ci oblige tous les étudiants généralistes de l'ancien régime à soutenir leur thèse avant la fin de l'année universitaire 2011-2012. Problème : le message n’est jamais passé auprès des principaux concernés, qui n'ont plus qu’à jeter à la poubelle toutes ces années d’étude...
Fin novembre, Marisol Touraine a promis de pallier cette situation kafkaïenne et injuste. Dans un communiqué, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), qui se mobilise depuis l'autonome 2013 « pour trouver une solution digne à ces situations dramatiques », a salué cette évolution.