Les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins. Surtout pour les sportifs. C'est ce que rappelle ce mardi l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). Dans un rapport publié sur son site, elle indique que son dispositif national de nutrivigilance a recueilli quarante-neuf signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires. Ces substances visent le développement musculaire ou la diminution de la masse grasse.
Plus en détails, les effets indésirables rapportés étaient majoritairement d’ordre cardiovasculaire (tachycardie, arythmie et accident vasculaire cérébral) et psychiques (troubles anxieux et troubles de l’humeur). Ils ont conduit l’Anses à évaluer les risques associés à la consommation de ces compléments et à attirer l’attention des sportifs concernés sur les risques sanitaires induits par ces pratiques.
Un professionnel de santé comme conseil
Afin de les réduire, elle recommande tout d'abord aux consommateurs d’être attentifs à l’adéquation de ces compléments alimentaires avec leur statut nutritionnel, leur état de santé et les objectifs visés. De ce fait, un conseil personnalisé par un professionnel de santé, le cas échéant en lien avec l’entraîneur ou le préparateur physique, est « indispensable », estime-t-elle. Afin d’assurer un dialogue interdisciplinaire efficace, l'Agence ajoute qu'« il est important que les professionnels de santé bénéficient d’une solide formation initiale et continue en matière de nutrition, et en particulier de nutrition du sportif ».
Par ailleurs, et plus spécifiquement en cas de recherche de diminution de la masse grasse et/ou d’augmentation de la masse musculaire, les pratiquants doivent être informés des risques liés, d’une part, à la consommation de produits présentant une activité pharmacologique et, d’autre part, des risques sanitaires liés à la pratique de régimes amaigrissants sans accompagnement médical.
L'achat sur Internet plus risquée
L’Anses met par ailleurs l’accent sur le fait que des effets de ces compléments alimentaires qui pourraient être revendiqués sur la performance n’excluent en rien le risque sanitaire. De façon générale, elle conclut que « l’absence de données d’efficacité scientifiquement démontrée rend les bénéfices escomptés de ces compléments alimentaires très fortement hypothétiques, rendant ainsi l’intérêt des produits les contenant largement discutable au regard des risques encourus ».
Enfin, l’Anses rappelle que l'achat sur internet expose de facto davantage le sportif à la consommation de compléments alimentaires frauduleux ou adultérés, susceptibles de conduire à des contrôles anti-dopage positifs et d’induire des effets sur la santé.
Source : Anses