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Populations touchées, vaccination...

Grippe : 4 questions clés sur une épidémie virulente

Au grand désespoir des Français, la saison 2016-2017 de la grippe s'annonce virulente. 9 régions métropolitaines sur 13 sont concernées, essentiellement par le virus A (H3N2).

Grippe : 4 questions clés sur une épidémie virulente ISOPIX/SIPA




C'est un bien mauvais cadeau que nous a réservé le bonhomme en rouge à quelques jours de Noël. Il est même de nature à gâcher les fêtes de fin d'année aux Français. Ces derniers jours, une épidémie de grippe précoce a déjà fait des milliers de victimes dans l'Hexagone. 

Au cours de la période allant du mercredi 14 décembre 2016 au mardi 20 décembre 2016, l'Institut Irsan estime que le virus a touché 206 332 nouvelles personnes en métropole. Cette valeur est en augmentation de 82,45 % par rapport à la semaine dernière (113 088), rapporte-t-il. Face à ces chiffres affolants pour la période, Pourquoidocteur livre quatre éléments pour comprendre.

Une souche très virulente

Cette saison, le virus de la grippe dominant est de type A (H3N2). En milieu hospitalier par exemple, les cas graves de grippe admis en réanimation sont déjà au nombre de 66. Un virus A a été identifié chez 94 % d’entre eux. Santé publique France informe que quatre de ces personnes y ont succombé depuis le 1er novembre 2016.

Cette souche est qualifiée par les experts de très virulente. « Les virus H3N2 donnent des épidémies de plus grandes tailles en nombre de patients, pas forcément en durée », a expliqué sur Europe1 Bruno Lina, le directeur du centre de référence sur la grippe à Lyon.

Il y a deux ans, ce même virus avait sévi lors de l'épidémie qui avait causé une surmortalité record. Cet hiver-là, il y avait eu 18 300 décès supplémentaires par rapport à la normale, surtout chez des plus de 80 ans. C'est dix fois plus que lors d'une épidémie de grippe ordinaire.

Se faire vacciner ou pas ?

Face à ces prévisions inquiétantes, Marisol Touraine n'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié mercredi, la ministre de la Santé a rappelé l’importance de la vaccination. La locataire de l'avenue Duquesne (Paris) souligne qu'elle reste « le meilleur moyen pour se protéger, protéger son entourage et limiter les risques de complications ». Elle compte donc sur la mobilisation de l’ensemble des professionnels de santé pour favoriser la vaccination, notamment des personnes les plus fragiles.

Ces personnes vulnérables (personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques, femmes enceintes, personnes obèses ou nourrissons) peuvent ainsi retirer gratuitement le vaccin en pharmacie, sur présentation du bon de prise en charge envoyé par l’Assurance maladie. Marisol Touraine conclut : « Le vaccin protège contre la souche de ce virus (...) il est encore temps de le faire ».

Un appel que ne partagent pas certains spécialistes du virus.  « La vaccination doit se faire avant l'épidémie de grippe, soutient le virologue Bruno Lina. Ceux qui ne l'ont pas fait ont raté la fenêtre de tir idéale. Et ils risquent d'être infectés ». Surtout si la vague épidémique ne dure quatre semaines. Or, il faut une quinzaine de jours pour que le vaccin agisse. Durant cette période, les personnes ne sont pas immunisées contre le virus. Si, en revanche, l'épidémie se prolonge, ce qui n'est pas le scénario annoncé, la vaccination aura une utilité : « Si on se fait vacciner maintenant, et que l'épidémie dure onze semaines, on sera potentiellement protégé pendant sept semaines », a-t-il calculé sur Franceinfo.

Les populations touchées 

En plus d'être précoce, l’épidémie de grippe touche cette année particulièrement les personnes âgées et fragiles. 57 % des patients hospitalisés pour grippe ont ainsi 65 ans et plus. Et la semaine dernière, 57 foyers d’infection respiratoire aiguë (IRA) survenus en collectivités de personnes âgées (1) ont été signalés à Santé publique France. Parmi ces 57 foyers, 14 étaient attribués à la grippe. 

Côté territoires, 9 régions métropolitaines sur 13 seraient déjà concernées par l'épidémie. Les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en Bourgogne-Franche-Comté (299 cas pour 100 000 habitants), en Auvergne-RhôneAlpes (274), en Provence-Alpes-Coted’Azur (216) et en Ile-de-France (216).

Le bulletin hebdomadaire du réseau Sentinelles indique toutefois qu'il faudra attendre le dépassement du seuil une deuxième semaine consécutive pour confirmer l’arrivée de l’épidémie de grippe.

Les Français ne se protégent pas bien

En attendant, les Français peuvent toujours se protéger. Mails ils ont beaucoup de progrès à faire en la matière. Une étude réalisée par l'IFOP pour le laboratoire Mylan, menée auprès 1 002 personnes, révèle que nos concitoyens sont conscients de l'importance de la prévention de la grippe. Malgré cela, il reste encore de nombreux progrès à faire sur la prévention de cette maladie saisonnière, notamment auprès des personnes les plus à risque (personnes âgées de 65 ans et plus, malades chroniques...) qui ne prennent pas conscience des complications auxquelles les expose la grippe.

Ainsi, 31 % des personnes interrogées recevant le bon de prise en charge à 100 % par l'Assurance maladie ne se font jamais vacciner. Et chez les autres, l'oubli des gestes  essentiels de prévention est fréquent. 

32 % n'utilisent pas des mouchoirs en papier à usage unique. 33 % ne se lavent pas les mains régulièrement avec du savon et de l'eau, ou une solution hydroalcoolique. Enfin, 34 % d'entre eux n'aèrent pas leur logement chaque jour.

(1) Une collectivité de personnes âgées est définie comme un établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes au sein d’un établissement hospitalier (unité de soins de longue durée) ou maison de retraite.

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