Excellent pour la santé, comme pour la qualité de l’air, le vélo est de plus en plus plébiscité par les pouvoirs publics. Mais la bicyclette, comme disent les anciens, n'est pas sans danger. Elle nécessite, dès le plus jeune âge, d’adopter les bonnes habitudes de sécurité. Protéger les plus vulnérables fait donc partie des priorités du gouvernement.
Ainsi, pour réduire la gravité des blessures au visage et les risques de traumatismes crâniens des enfants pratiquant le vélo, le port du casque sera bientôt obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans.
A compter du 22 mars 2017
Le décret relatif à cette obligation est paru ce jeudi au Journal officiel, indique la Sécurité routière dans un communiqué. Il prévoit un délai de 3 mois pour que chaque famille puisse avoir le temps de s'équiper correctement. L'entrée en vigueur de cette obligation deviendra donc effective à compter du 22 mars 2017. L'obligation concernera tous les enfants de moins de 12 ans, qu'ils soient au guidon de leur vélo ou passagers.
Et à ce titre, le ministère de l'Intérieur appelle les adultes à montrer l'exemple. « S'équiper et choisir des équipements de sécurité individuels adaptés, dont le casque à vélo, doit donc s'apprendre dès le plus jeune âge », écrit-il. « À cet égard, il a été constaté que les parents d’enfant équipé de casque sont enclins à en porter déjà un eux-mêmes », souligne la Sécurité routière.
Une protection des risques de blessure
Pour les autorités, cette protection est d'autant plus importante que les chocs à la tête chez les jeunes enfants peuvent causer des traumatismes plus graves que chez les adultes ou adolescents. Le casque diminue ainsi le risque de blessure sérieuse à la tête de 70 %, le risque de blessure mineure de 31 % et le risque de blessure au visage de 28 % (1) .
Une étude récente (2) confirme, quant à elle, le risque plus important de lésions neurologiques dans la tête chez les enfants de 6 ans non casqués, comparés à ceux casqués. Enfin, le port du casque diminue drastiquement le risque de perte de connaissance : à plus de 10 km/h, il passe de 98 % dans le cas d’une tête non casquée à 0,1 % pour une tête casquée.
Et pour ceux qui négligent ces risques, le gouvernement a une autre solution : taper les contrevenants au portefeuille. Si un adulte transporte à vélo un enfant passager non casqué ou accompagne un groupe d'enfants non protégés, il risquera une amende de quatrième classe (90 euros).
La mesure a déjà été largement adoptée par 11 États membres de l'Union européenne. Le port du casque est en effet déjà obligatoire pour tous en Finlande.
L’accidentalité des enfants cyclistes
La Sécurité routière estime à environ 5,5 millions le nombre d'usagers vélo occasionnels ou réguliers âgés de moins de 12 ans. L’accidentalité routière de ces jeunes cyclistes est importante. Elle concerne 181 enfants en 2015 dont 1 enfant a été tué et 170 enfants ont été blessés (71 hospitalisés, selon Observatoire national interministériel de la sécurité routière, 2015).De 2011 à 2015), 1 178 enfants de moins de 12 ans ont été impliqués dans un accident de vélo, parmi lesquels 26 enfants ont été tués, 442 enfants ont été blessés hospitalisés, 665 enfants blessés légers et seulement 45 enfants ont été indemnes. « 91 % de ces accidents (et 85 % des décès) se sont produits en agglomération », précise toutefois l'ONISR.
(1) IFSTTAR, AMOROS E., CHIRON M., MARTIN J.-L., THÉLOT B., LAUMON B., Bicycle helmet wearing and the risk of head, face, and neck injury : a French case-control study based on a road trauma registry. Injury Prevention, n°18, pp. 27-32, 2012.
(2) Deck, C., Bourdet, N., Willinger R., Evaluation du risque de traumatisme crânien en situation d’accidents de piéton et cycliste (2016), Projet « Tête Vulnérable » (TEVU) – Université de Strasbourg (UNISTRA), Laboratoire des sciences de l’ingénieur, de l’informatique et de l’imagerie.
(3)Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) / Service de l’Observation et des Statistiques (SOeS) - Enquête nationale transports et déplacements, 2008.