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Cardiologie

VIH : les séropositifs ont deux fois plus de risque d'infarctus

Par Anne-Laure Lebrun

Les séropositifs sont deux fois plus victimes de crise cardiaque, en raison d'une inflammation chronique entretenue par la réplication du virus. 

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Grâce aux traitements antirétroviraux, l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est devenue une maladie chronique. Aujourd’hui, l’espérance de vie des séropositifs s’est rallongée.
Des progrès qui s’accompagnent de complications, notamment cardiaques. Au cours de ces 15 dernières années, la proportion des patients atteints du VIH décédés d’un infarctus du myocarde a triplé, rapporte une étude parue dans JAMA Cardiology. Une surmortalité qui est pourtant sous-estimée par les outils aujourd’hui utilisés qui ne prennent pas en compte la séropositivité comme facteur de risque.

Les chercheurs de l’université de Northwestern ont étudié les données de santé de 20 000 séropositifs suivis depuis 1995 par un centre spécialisé. En comparant les projections du nombre d’infarctus dans la population générale et le nombre de crises cardiaques survenu dans cette cohorte, les scientifiques ont estimé que les séropositifs ont deux fois plus de risque d’être victimes d’un infarctus. Et ce, même chez les patients donc la charge virale est indétectable grâce aux traitements.

« Même chez ces patients, le virus continue à se répliquer dans les tissus où il se cache, ce qui provoque une inflammation chronique, explique le Dr Matthew Feinstein, cardiologue à l’école de médecine Feinberg de l’université Northwestern. Or cette inflammation favorise la formation d’athérosclérose dans les vaisseaux sanguins, ce qui peut provoquer une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC) ».


Développer un test plus spécifique

Ces plaques essentiellement formées de lipides apparaissent chez les séropositifs 10 à 15 ans avant la population générale. « C’est cet état d’inflammation qui semble accélérer les processus du vieillissement et accroître les risques d’infarctus du myocarde, qui deviennent de plus en plus fréquents chez cette population puisqu’ils vivent plus vieux qu’avant », souligne le spécialiste.

Une spécificité physiologique qui échapperait en partie aux tests de prédiction utilisés dans la population générale. Les chercheurs aimeraient donc mettre au point un score de risque plus spécifique aux séropositifs, et donc plus fiable. Pour ce faire, ils devraient utiliser les données de plus de 200 000 patients.

Parallèlement, une équipe de la même université évalue l’efficacité des médicaments prescrits en prévention ou en traitement des maladies cardiovasculaires, comme les statines, chez les patients séropositifs.