C'est un petit village africain. Un enfant fait du vélo pendant que des femmes font la vaisselle ; trois hommes jouent au backgammon. Et il y a cette petite fille qui regarde effrayée à l'intérieur d'une maison une scène qu'elle ne devrait pas voir. Vous êtes dans le dernier clip de l'Unicef, qui s'empare à son tour du "mannequin challenge" pour dénoncer des violences dont sont victimes près de 200 millions de femmes : les mutilations génitales. Le slogan de cette nouvelle campagne, lancée en pleine période des fêtes de fin d'année, et reprise par de nombreux médias : "We can't stay frozen". Un message on ne peut plus clair pour sensibiliser tout un chacun à ces actes barbares qui restent légaux dans 29 pays du monde.
Le clip de l'Unicef a été tourné dans un petit village du Tchad, où selon l'organisation onusienne une fillette sur deux serait victime de mutilations génitales. Le clip est court, 45 secondes, mais saisissant. La scène que regarde la fillette apeurée saisit à son tour le spectateur. A l'instar des personnages, figés comme l'exige le "mannequin challenge", nous voilà glacés devant une fillette allongée sur le sol, les jambes écartées, maintenue par deux femmes, pendant qu'une troisième brandi une lame de rasoir. Une image choquante, mais qui malheureusement n'est que le reflet du quotidien de tellement de fillettes et jeunes filles dans les pays d'Afrique.
Il serait faux cependant de penser que ces traditions barbares ne sont l'affaire que du continent africain. En 2015, c'est une autre campagne qui justement insistait sur le caractère mondial de ces pratiques. L'association 28 Too Many avait utilisé de nombreux drapeaux, dont celui de la France, déchirés et sommairement recousus, pour signifier que chaque année de nombreuses femmes vivant dans des pays occidentaux sont aussi victimes de mutilations génitales. Dans l'Hexagone, plus de 50 000 femmes seraient concernées. Or ces pratiques ont des conséquences majeures, physiques mais aussi psychologiques.
Il serait faux cependant de penser que ces traditions barbares ne sont l'affaire que du continent africain. En 2015, c'est une autre campagne qui justement insistait sur le caractère mondial de ces pratiques. L'association 28 Too Many avait utilisé de nombreux drapeaux, dont celui de la France, déchirés et sommairement recousus, pour signifier que chaque année de nombreuses femmes vivant dans des pays occidentaux sont aussi victimes de mutilations génitales. Dans l'Hexagone, plus de 50 000 femmes seraient concernées. Or ces pratiques ont des conséquences majeures, physiques mais aussi psychologiques.
Une quinzaine d'hôpitaux français ont mis en place des unités de soins spécifiques pour prendre en charge ces femmes, avec une approche multidisciplinaire. Une intervention chirurgicale peut permettre une reconstruction. C'est le Pr Pierre Foldès, fondateur de l'Institut de santé génésique de Saint-Germain-en-Laye, qui a permis le développement de ces techniques en France. Les femmes peuvent ainsi, au bout de quelques mois, retrouver des sensations, et même ressentir du plaisir. Mais le retour à une vie sexuelle épanouie est souvent long, le poids du tabou et de la culture est souvent bien lourd. Depuis 2004, la France a décidé de rendre cette chirurgie réparatrice totalement gratuite. Reste maintenant à agir pour que que les femmes n'en aient plus besoin.