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Greffes : tous donneurs d'organes

Par Stéphany Gardier

MOTS-CLÉS :

Aux douze coups de minuit ce dimanche 1er janvier, alors que les vœux s’échangeaient partout dans l’Hexagone, de nombreux décrets sont entrés en application, modifiant un certain nombre de lois sur la santé. Parmi les nouveautés de 2017, les changements relatifs au don d’organes, relayés par de nombreux médias. Depuis hier, nous voilà donc tous « donneurs présumés ».

Dans les faits, tout citoyen français était déjà présumé donneur d’organes depuis… 1976 ! Vous ne le saviez pas ? Preuve que le don d’organes reste, 40 ans après cette loi, encore tabou. Un registre du refus existe, et donc si vous ne vous y êtes pas inscrit, vous êtes supposé pouvoir être prélevé, si les circonstances de votre décès le permettent. Voilà pour ce que dit la loi. En pratique, aucun organe n’est jamais prélevé sans le consentement de la famille. Et c’est là que le bât blesse.

En 2015, environ 5 800 greffes ont eu lieu en France. C’est largement moins que le nombre de patients inscrits sur les listes d’attente, qui dépasse les 20 000. Or, ce manque de greffons n’est pas réellement lié à une opposition farouche des Français au don de leurs organes post-mortem. Quand ils sont interrogés sur le sujet, une large majorité se dit pour, et pourtant, le taux de refus de la part des familles frôle les 40 %.

Désormais, si la famille s’oppose au prélèvement, elle devrait attester que le défunt s’était opposé de son vivant au don de ses organes. Les proches devront l’indiquer dans un témoignage écrit, daté et signé. Le choix du défunt ainsi retranscrit sera respecté par l’équipe médicale. 

Ce pourrait être une des résolutions en ce 2 janvier : cette année, prenons le temps d’exprimer notre volonté à ceux qui nous sont chers. Bien sûr, cela peut sembler un peu macabre à l’heure des vœux, mais c’est aussi le meilleur moyen d’épargner ceux que nous aimons dans un moment dramatique. Une carte de donneur existe aussi, la garder sur soi peut permettre d’aider aussi les familles endeuillées à prendre leur décision.

Ces nouvelles dispositions sont donc une nouveauté qui n’en est donc pas vraiment une, mais qui place ce nouvel an sous le signe du don, ce qui sera – espérons-le – de bon augure.