Ni homme, ni femme. L’intersexualité est pour la première fois reconnue aux Etats-Unis. Ce 27 décembre, Sara Kelly Keenan a reçu un certificat de naissance conforme à ses attentes. La ville de New York, qui l’a délivré, atteste qu’elle n’appartient à aucun des deux genres, rapporte NBC News. L’aboutissement d’un long combat : à 55 ans, Sara Kelly Keenan revendique sa particularité. Née avec des gènes masculins, des organes génitaux féminins, et des organes reproducteurs internes mixtes, elle a choisi de se définir par des pronoms féminins… sans revendiquer un genre.
« Toutes les personnes intersexuées ne choisissent pas de s’identifier légalement de cette façon, confie-t-elle au média américain. Tous les parents ne choisissent pas non plus d’identifier leur enfant comme intersexué sur les certificats de naissance. Pour ceux qui le souhaitent, cette option doit exister. » A ce jour, seuls deux pays reconnaissent officiellement l’intersexualité : l’Allemagne et l’Australie. Ce geste d’ouverture de la part des Etats-Unis pourrait bien montrer l’exemple. Une évolution nécessaire, car cela n’est pas rare. Une naissance sur 2 000 environ est intersexuée. Ce seraient donc 2 % de la population mondiale qui seraient concernés.
Un libre choix
L’intersexualité correspond à une réalité concrète : une ambiguïté sexuelle visible et anatomique, sans organes reproducteurs fonctionnels. Plusieurs pathologies ou malformations peuvent correspondre à cette définition. Une seule exigence, que les caractéristiques reproductives, génitales ou anatomiques ne correspondent à aucune des définitions du masculin et du féminin.
Sara Kelly Keenan a, pour sa part, décidé de ne pas modifier ses particularités physiques. Elle bénéficie d’une thérapie hormonale depuis l’âge de 16 ans. Elle a, en revanche, refusé de se soumettre à une chirurgie afin de la doter d’un pénis. Son père a refusé l’intervention. Un libre choix que soutient l’association ORFEO, qui représente les personnes intersexuées. Elle milite contre la solution chirurgicale d’office, et plaide pour le droit de cette population à choisir son évolution.