Comme de nombreux territoires ruraux en France, le canton de Louvigné (Ille-et-Vilaine) souffre d’un déficit grandissant dans le secteur médical, particulièrement pour les médecins. Face à ce constat, une association de professionnels de santé s’est constituée afin d’élaborer un projet local de santé visant à développer les coopérations et attirer de nouveaux praticiens. Le fruit de cette démarche est la maison médicale pluridisciplinaire de Louvigné du Désert (4 000 habitants). Celle-ci a ouvert ses portes en octobre 2015. Inaugurée le mercredi 21 décembre, élus et administrés n'y attendent plus que des médecins.
En effet, malgré une belle surface de 850 m&³2;, le projet n'a séduit pour le moment qu'un seul praticien, le Dr de Montigny, généraliste. La structure peut pourtant accueillir 13 espaces de consultation, ainsi que des espaces mutualisés pour les professionnels de santé. Un cabinet d'infirmières libérales, une pédicure-pédologue, une ostéopathe, et trois orthophoniste ont déjà investi les lieux. Mais les deux autres salles de soins dédiées à des médecins généralistes restent, elles, désespérément vides, malgré des loyers attractifs. Résultat, le Dr de Montigny est bien seule dans son activité médicale, alors que le projet a été élaboré pour les patients de huit communes, soit plus de 8 500 habitants.
Des dispositifs financiers avantageux
Pour tenter de séduire les praticiens, la Communauté de communes rappelle que Louvigné du Désert est classée en zone prioritaire en termes de déficit en offre de soins par l’Agence Régionale de Santé (ARS). En choisissant de s'y installer, les médecins pourront donc bénéficier de plusieurs dispositifs financiers avantageux (1). L'offre pour les postes souligne, par ailleurs, que le territoire dispose de tous les commerces de proximité, d’écoles, de collèges, d’un cinéma, d’un centre culturel, etc. Bref, autant d'arguments pour mettre fin à une situation d'autant plus préoccupante que des départs en retraite de médecins sont prévus en 2017.
En 2015, l'Ordre des Médecins (CNOM) recensait 192 déserts médicaux dans lesquels vivent près de 2,5 millions de personnes.
(1) Une aide à l'activité, versée par la CPAM, égale à 10 % du montant de l'activité (plafonnée à 20 000 €) pour les médecins exerçant au sein d'un groupe, assortie d'une aide à l'investissement de 5000 € par an pendant 3 ans ; - D’un complément de revenu garantissant un revenu minimum de 6 900 € bruts mensuel en cas de conclusion d’un contrat de praticien territorial de médecine générale avec l’ARS ; - D’une exonération d’impôt sur le revenu à hauteur de 60 jours par an pour les revenus perçus au titre de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) ; - D’aides à l’installation allouées par la collectivité (exemple : subvention pour l’achat de matériel).