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Une femme de 36 ans

Amputée de 4 membres après une IVG : le CHU à l'amende

Par Julian Prial

Le CHU de Bordeaux a été condamné après l'amputation des 4 membres d'une femme qui avait contracté une infection nosocomiale à la suite d'une IVG.

Cancerus/epictura

Les complications sévères sont rarissimes lors des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Mais Priscilla Dray, 36 ans, n'a pas eu cette chance. Après un avortement réalisé en 2011 au CHU de Bordeaux (Gironde), elle a été victime d'une infection nosocomiale, ayant entraîné l'amputation de ses quatre membres. Depuis, elle reproche à l'établissement de ne pas lui avoir prescrit des antibiotiques assez tôt. Un argument qui a été entendu la justice.

Selon le journal Sud Ouest, un collectif d'experts du tribunal administratif de Bordeaux a rendu ses conclusions et condamné le CHU, pour prise en charge défaillante, à une provision de 300 000 euros en vue d'une future indemnisation. « Aucun élément ne permet de limiter la part de responsabilité du CHU dans la survenance du dommage », écrivent les magistrats. 
Le CHU de Bordeaux avait, affirmait, de son côté, ne pas avoir commis la moindre faute. Il estimait que la pathologie, extrêmement rare, était difficile à déceler, surtout en l’absence de signes infectieux.

Un gynécologue mis en examen 

Dans les faits pourtant, le lendemain de l'intervention, le samedi, Priscilla est revenue à la maternité, victime d'une forte fièvre et de douleurs. Des prélèvements ont alors été réalisés. Après ces examens, la jeune femme a été renvoyée chez elle mais son état a empiré très rapidement, explique Sud Ouest. La septicémie est diagnostiquée le dimanche matin. La patiente était plus précisément porteuse du streptocoque pyogène de type A, une bactérie qui entame les chairs.

 

Des complications rarissimes 

Malgré ces symptômes, les premiers antibiotiques ne lui ont été administrés que dimanche en fin d'après-midi, son état de santé n'ayant pas été jugé préoccupant, rapporte le quotidien régional. Trop tard, d'après elle, pour prévenir l'infection et ralentir la nécrose des tissus. Résultat, elle a dû être amputée des deux pieds, de l'avant-bras droit et de la main gauche. Dans cette affaire, la plaignante estime qu’une prise en charge plus rapide aurait permis d’éviter la nécrose des tissus, et donc l’amputation de ses quatre membres. Le médecin de garde, un gynécologue-obstétricien, a été mis en examen depuis pour « blessures involontaires »

Selon une étude menée en 2006 en France, le taux global lors d'une IVG chirurgicale de complications immédiates (hémorragies, perforations utérines, déchirures cervicales) oscille entre 0,01 et 1,16 %. Les complications ne sont pas plus nombreuses qu’avec l’IVG médicamenteuse.