Le médicament recommandé pour traiter le tétanos fait actuellement l’objet de rupture de stock en ville et de tensions d’approvisionnement dans les hôpitaux, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Dans une lettre envoyée par le laboratoire producteur du Gammatetanos, LFB Biomédicaments, explique en effet qu’il fait face à « des difficultés d’approvisionnement liées à une augmentation inhabituelle et récentes des besoins et des difficultés de production ».
Rare dans les pays industrialisés, le tétanos est omniprésent dans les pays en voie de développement. Dans ces derniers, l’Organisation mondiale estime qu’un nouveau-né meurt toutes les 9 minutes. Cette maladie ne se transmet pas d’homme à homme. Elle est due à l’action d’une toxine sécrétée par la bactérie Clostridium tetani présente dans le sol et les excréments d’animaux. Ainsi, elle s’attrape généralement après une blessure avec un outil souillé par de la terre.
Un médicament autorisé exceptionnellement
En France, l’incidence du tétanos a considérablement reculé dans la dernière moitié du 20ème siècle. Selon l’Institut de veille sanitaire, 95 cas ont été signalés aux autorités entre 2005 et 2014 alors qu’on en comptait plus de 300 rien que pour la seule année 1975. Parmi les cas récents, 26 sont décédés, soit près d’un tiers des personnes infectées. Celles-ci sont majoritairement âgées de plus de 70 ans.
Pourtant ces décès pourraient être évités grâce à la vaccination anti-tétanique ainsi que l’utilisation de la prophylaxie du tétanos en cas de plaie souillée chez les sujets dont la vaccination est incomplète, trop ancienne ou inconnue, comme c’est le cas avec le Gammatetanos.
Aussi, en accord avec l’ANSM, le laboratoire LFB Biomédicaments mettre à disposition à titre exceptionnel et temporaire un autre médicament nommé Tetagam P deux fois plus dosé que celui actuellement recommandé. Ce produit sera provisoirement réservé aux établissements de santé disposant d’un service d’urgence. Les patients nécessitant une injection de cette immunoglobuline devront donc être réorientés vers ces hôpitaux.