Autrefois menacé, le programme M’T Dents se voit finalement renforcé. La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour l’année 2017 élargit le public cible. Les jeunes pourront y accéder à des intervalles réguliers jusqu’à leurs 24 ans. Une bonne nouvelle pour les étudiants qui renoncent souvent aux soins dentaires pour des raisons financières. D’autant que les soins complémentaires sont eux aussi pris en charge.
40 % de renoncements
Instauré en 2007, le programme M’T Dents vise à améliorer la santé bucco-dentaire des jeunes Français. Il se divise en deux volets : une invitation à une consultation chez le dentiste ou le stomatologue prise en charge à 100 % et des visites dans les écoles. Aux âges de 9, 15, 18, 21 et 24 ans, les écoliers et étudiants pourront donc être soignés sans avancer de frais, selon les termes de la LFSS 2017.
En cas de soins complémentaires, la prise en charge est elle aussi intégrale s’ils sont effectués dans le trimestre suivant la consultation. En bénéficier est simple : il suffit de se présenter chez le spécialiste avec le courrier et sa carte vitale. Voilà qui devrait soulager les budgets les plus restreints. Car pour 40 % des Français, les soins dentaires sont trop chers, au point de tout simplement renoncer. Les étudiants en sont particulièrement victimes.
La prévention efficace
Le dispositif M’T Dents se voit donc conforté, ce qui n’a pas toujours été le cas. En 2014, la convention entre l’Assurance maladie et l’Etat a évacué le budget alloué à ce programme – soit plus de 2 millions d’euros. Une décision qui a suscité la colère de l’Ordre des chirurgiens dentistes : « la prévention en milieu scolaire n’a plus à faire ses preuves, soulignent alors ses membres. L’école est, en effet, un terrain propice aux actions de sensibilisation bucco-dentaire. »
La sénatrice (PS) des Bouches-du-Rhône Samia Ghali a elle aussi fait part de son inquiétude dès février 2015. Elle a interpelé la ministre de la Santé Marisol Touraine dans une question écrite. La réponse, apportée presque 10 mois plus tard, est encourageante. « Les dépenses prévisionnelles de prévention bucco-dentaire représenteront 228 millions d’euros », a expliqué l’élue.
Le LFSS a visiblement décidé de jouer la carte prévention pour l’année 2017 : le suivi psychologique des enfants et des jeunes sera expérimenté, tout comme la vaccination contre la grippe saisonnière en pharmacie. Egalement dans l’optique d’améliorer l’accès aux soins, la télémédecine sera expérimentée sur l’ensemble du territoire.