Le drame est survenu le 21 décembre dernier. Un nouveau-né de 10 jours est décédé par arrêt cardio-respiratoire après avoir reçu une dose d’Uvestérol D, médicament qui prévient ou traite les carences en vitamine D.
En conséquence, l’Agence du médicament (ANSM) a pris décision de suspendre la commercialisation de la vitamine D, par mesure de précaution, dans un communiqué publié le 6 janvier. En parallèle, un rappel des lots d’Uvestérol va également être effectué : il s’agit de l’ensemble des produits actuellement disponibles sur le marché, qui vont être retirés du circuit de distribution. Les pharmacies en particulier, se verront retirées des lots qu’elles possèdent. Il ne sera donc plus possible de s’en procurer. Mais elles restent approvisionnées en autres médicaments contenant de la Vitamine D.
D’autres alternatives médicamenteuses
En effet, l’Uvestérol n’est pas l’unique source de vitamine D disponible. Le traitement peut ainsi aisément être remplacé par une autre vitamine D, administrée sous forme de gouttes. Car c’est le mode d’administration de l’Uvestérol qui est en cause par rapport à l’accident survenu. Ce dernier, sous forme de solution buvable huileuse, est donné à l’aide d’une pipette et peut être responsable de plusieurs cas de malaises vagaux chez les nourrissons, en particulier les prématurés et bébés de moins d’un mois.
Notons que la spécialité fait justement l’objet d’une surveillance accrue depuis 2006 par l’ANSM à cause de son mode d'administration – bien qu’elle n’ait jamais été à l’origine d’accidents mortels. Des mesures de réduction des risques avaient d'ailleurs été mises en place.
Un numéro vert mis en place
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a souhaité renforcer l’information délivrée aux familles en activant un numéro vert (0800 636 636). « Je souhaite rassurer les parents qui ont donné de la vitamine D, sous quelque forme que ce soit, à leurs enfants : ils ne courent aucun danger, a-t-elle déclaré. Mais je leur demande, à titre de précaution, d’arrêter le traitement par Uvestérol D. » L’ANSM rappelle également de son côté que « les enfants qui ont reçu de l’Uvestérol D ne courent aucun danger ».
Un avis partagé par le Dr François-Marie Caron, pédiatre au CHU d’Amiens interrogé par Pourquoidocteur. Le spécialiste enjoint les parents à arrêter l’Uvestérol D et de se rapprocher de leur médecin pour disposer d’une autre vitamine D. « Seul l’Uvestérol D est concerné par cette procédure, pas les autres spécialités à base de vitamine D », insiste le ministère.