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Aux Etats-Unis

Médecine esthétique : les jeunes de plus en plus addicts au botox

Par la rédaction

Le recours au botox a explosé chez les jeunes Américains, qui développeraient un rapport addictif à ce produit, selon une chercheuse.

jes2uphoto/epictura

Accro au botox ? L’addiction semble peu banale, et pourtant, elle s’installerait progressivement dans la société américaine, à en croire les travaux d’une chercheuse de l’Université de Louisiane, qui publie un ouvrage sur le phénomène, Botox Nation: Changing the Face of America.

Dana Berkowitz, chercheuse spécialisée dans les études de genre, a récupéré des données de la Société Américaine de Chirurgie Esthétique. Les chiffres montrent l’attrait croissant de la population pour ce produit qui promet une jouvence éternelle.

"Crack"

Le nombre de femmes âgées de 19 à 34 ans qui ont subi des injections de botox a augmenté de 41 % depuis 2011, selon ces données. Les hommes n’échappent pas à cette tendance, eux qui représentent désormais 10 % de l’ensemble des utilisateurs.

Selon la chercheuse, qui a dans son passé eu recours au botox, un rapport addictif s’installe parmi cette population, liée aux fausses promesses formulées autour du produit vendu comme bénéfique, sain, apte à prévenir l’apparition des rides.

« Le problème, c’est que le botox ne fonctionne que pendant quatre à six mois. Une fois que les lignes reviennent, vous devez retourner » voir un dermatologue, explique-t-elle dans les colonnes du journal The Observer. S’installe alors une spirale de désirs, de déceptions, de frustration et de manque. Une femme interrogée par la chercheuse a ainsi filé la métaphore du crack pour évoquer son rapport au botox.

"Consommateurs à vie"

La chercheuse met directement en cause les dermatologues américains, qui feraient une promotion excessive du botox en ciblant tout particulièrement les jeunes femmes. En procédant ainsi, « les médecins tentent de fabriquer des consommateurs à vie ».

Les conséquences de cette addiction risquent d’être lourdes. Le botox est dérivé de toxine botulinique, un agent neurotoxique létal, « l’un des plus mortels au monde », rappelle la chercheuse. Le médicament à usage cosmétique a été approuvé en 2002 aux Etats-Unis ; depuis, 11 millions d’Américains se sont offert un injection, pour environ 400€ la session.