La transmission volontaire d'un virus n'est plus un acte impuni en France. Il semblerait même que les condamnations par les juridictions françaises se multiplient. Un Sud-Africain vient en effet d'être condamné à quatre années de prison ferme par le Tribunal correctionnel de Mulhouse (Haut-Rhin) pour avoir transmis volontairement à sa compagne le virus du VIH, a appris mardi l'Agence France Presse (AFP) auprès de l'avocate de cette dernière.
Le jeune femme originaire d'Alsace avait rencontré cet homme en Allemagne, et était déjà mère d'un de ses enfants lorsqu'elle s'est rendue compte qu'elle avait été contaminée. A nouveau enceinte, en 2007, elle a été contactée par une autre femme qui lui a révélé avoir été contaminée au cours d'une relation avec son compagnon, dont elle attend un enfant. Un dépistage lui a alors appris qu'elle avait elle aussi le sida.
Aucune explication à son acte
Peu après son accouchement, et alors que le père de l'enfant s'était volatilisé depuis plusieurs mois, la jeune Alsacienne a porté plainte. Son ex-compagnon a été condamné par contumace à 4 ans de prison en 2014. Finalement arrêté en décembre 2015 en Estonie, où il vivait avec son épouse, l'homme a été transféré en France en septembre 2016. Il a comparu mardi à Mulhouse, et a été condamné à quatre ans de prison ferme. « Il n'a rien expliqué », lors de l'audience qui a eu lieu hier, « ni n'a jamais cherché à prendre contact avec elle », a indiqué Me Camille Gaudineau à l'AFP.
En décembre 2016, un autre homme (de 39 ans) avait été condamné en son absence par la cour d'assises du Gard pour avoir transmis le virus du sida à sa compagne à 12 ans de réclusion criminelle pour « administration de substance nuisible suivie de mutilation ou infirmité permanente par une personne étant, ou ayant été concubin, et avec préméditation ». Il avait dissimulé sciemment à sa compagne qu’il avait le sida.