Marisol Touraine confirme le coup de pouce annoncé en novembre dernier. Le numerus clausus, le nombre d’étudiants admis au concours d’entrée en deuxième année de médecine, a été réévalué. Dès juin 2017, 478 places supplémentaires seront attribuées, relevant le nombre total d’admis à 8124 sur la France entière, soit une hausse de 6 %. C’est le plus haut chiffre depuis 1978.
La régionalisation du concours permet, depuis 2015, d'attribuer les places dans les zones les plus demandeuses. « Pour les régions déficitaires, cela correspond à une augmentation du numerus clausus de 11 % », précise le ministère de la Santé dans un communiqué. C’est l’objectif annoncé : aider les régions dans lesquelles la démographie médicale est particulièrement faible. La hausse du nombre d’admis concerne 26 facultés de médecine* réparties sur l’ensemble du territoire métropolitain, et outre-mer.
Une hausse plus importante outre-mer
Pour les Antilles et la Guyane, particulièrement touchées par la désertification médicale, la hausse sera importante : elle s’élèvera à 27 %, entre 2015 et 2017. L’année dernière, le numerus clausus avait déjà été relevé dans certaines régions. Les places en deuxième année de médecine au niveau national étaient ainsi passées de 7497 à 7646. Les effets de cette mesure ne seront cependant observables que dans une dizaine d'années.
(*) La hausse concerne les facultés de médecine des universités de Lyon, Saint-Etienne, Besançon, Rennes, Corte, Strasbourg, Lille, Amiens, Paris (VI, VII, XI, XII, XIII, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Bordeaux, Poitiers, Montpellier, Toulouse, Marseille, Nice, Angers, Nantes, des Antilles, de la Guyane, de la Nouvelle-Calédonie, mais également de Saint-Denis de la Réunion.
Un nouveau statut et des équipes volantes
Pour réduire à plus court terme la désertification médicale, Marisol Touraine propose également au vote de l’Assemblée nationale un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2017. Celui-ci prévoit la constitution d’équipes de médecins libéraux remplaçants auprès des Agences régionales de santé (ARS). « Ces équipes viendront soutenir les médecins libéraux installés en zone sous-dense, a expliqué la ministre. Il s’agit d’une attente forte, exprimée par les jeunes professionnels eux-mêmes. »
Une circulaire adressée aux Directeurs généraux des ARS prévoit la création d’un statut de médecin adjoint. Elle autorise les étudiants médecins, n’ayant pas encore présenté leur thèse, à venir en appui des médecins installés dans les zones où la pénurie se fait la plus forte.