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La prescription du Stilnox mieux encadrée

Par Stéphany Gardier

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Bien connu des habitués des vols long courrier, le Stilnox sera prochainement classé comme stupéfiant. L’information a été publiée au Journal Officiel le 10 janvier. Une décision justifiée par le « risque de pharmacodépendance, d’abus et d’usage détourné », précise Le Monde.

Une nouvelle fois, les autorités de santé agissent dans l’espoir de réduire la consommation de somnifères, dont les Français restent très friands. Plus de 4 millions y auraient recours régulièrement, malgré les risques aujourd’hui mieux connus d’une consommation de ces produits sur le long terme.

En 2014 déjà, la Haute autorité de santé (HAS) avait statué sur les somnifères à base de benzodiazépines, tels que le Stilnox. Dans son avis, la Commission de la transparence avait positionné au plus bas niveau d’intérêt les benzodiazépines hypnotiques. La diminution du remboursement de sept molécules avait été décidée. La HAS soulignait la faible efficacité à long terme de ces médicaments, indiqués pour traiter les troubles du sommeil sévères sur le court terme justement. Or, beaucoup de patients dépassent les 4 semaines de prescription prévues, et consomment ces somnifères des années durant. Pourtant, « au-delà de 28 jours, l’efficacité est incertaine, les risques d’effets délétères augmentent (somnolence diurne, troubles de la mémoire, chutes, accidents…) ainsi que celui de dépendance », soulignait la HAS.

Habitude, peur de ne pas pouvoir s’en passer, mais aussi réelle addiction, certains patients n’hésitent pas à consulter différents médecins pour multiplier les ordonnances, rappelle Le Monde. En 2012, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait estimé à 22 millions le nombre de boîtes de Stilnox vendues en France…

Dans 90 jours, le médicament devra donc être prescrit sur des ordonnances sécurisées, plus difficiles à falsifier, et qui empêchent de se voir prescrire la molécule par plusieurs praticiens. Peut-être l'occasion pour ceux qui souffrent d'insomnie de tester des alternatives. Les thérapies comportementales et l'hypnose ont notamment démontré une efficacité supérieure aux somnifères.