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Etude sur 120 000 patients

Migraine : un risque accru de complications post-opératoires

Par Julie Levallois

Les migraines pourraient être un facteur de risque d'AVC post-opératoire. Les personnes qui ont souffrent sont deux fois plus à risque que les autres.

danr13/epictura

Voilà une étude qui risque d’inquiéter les cerveaux en souffrance. Les migraineux sont plus à risque de complications post-opératoires, d’après une étude parue dans le British Medical Journal. Ses auteurs, affiliés à l’école de médecine d’Harvard (Etats-Unis) estiment que cette affection devrait plus souvent être prise en compte.

Les chercheurs ont scruté le suivi post-opératoire de 124 000 Américains, admis entre 2007 et 2014 à l’hôpital. Moins d’un sur cent a par la suite souffert d’un AVC. Parmi eux, 11 % étaient migraineux. Des patients nettement plus exposés à cet accident vasculaire que la population générale.

Sur 1 000 opérations réalisées, l’équipe estime que 2,4 AVC surviendront dans la période post-opératoire. Ce risque s’élève à 4,3 pour 1 000 lorsque les patients sont migraineux. Ceux souffrant de migraines dites avec aura sont, de loin, les plus exposés. 6,3 AVC se produiraient pour 1 000 interventions réalisées. L’aura en question se manifeste par des signes d’alerte précédant la crise de migraine – des troubles de la vue ou de la parole par exemple.

7 millions de Français

Ce risque ne doit pas être négligé, selon les signataires de cette étude. En effet, pas moins de 6 à 7 millions de Français souffrent de migraine. « Les médecins doivent être conscients de ce risque accru, particulièrement chez les patients migraineux qui ne présentent pas les facteurs de risque traditionnels d’AVC », écrivent-ils. D’autant que ces malades sont aussi plus à risque de réadmission à l’hôpital dans les 30 jours suivant l’intervention.

Une prédisposition génétique, associée à une vulnérabilité accrue à l’ischémie cérébrale, pourrait expliquer ces résultats selon les auteurs. Le recours massif à des vasopresseurs pourrait donc s’avérer utile, en prévention. Cette hypothèse devra d’abord être vérifiée à travers des essais sur des populations plus larges.

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