Le pire serait derrière nous. A l’issue de sa réunion avec le président de la République, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a assuré que « la pression s’est relâchée » depuis la mise en œuvre des mesures qu’elle a demandées le 11 janvier.
Face à l’afflux important de malades grippés, la ministre avait évoqué des services d’urgence « aux limites de leurs capacités ». Elle avait alors incité les 805 établissements de santé du pays à déprogrammer les opérations non urgentes afin de libérer des lits. « J'ai souhaité alerter, il y a quelques jours sur la nécessité de passer à un niveau supérieur de mobilisation de l'ensemble de nos hôpitaux, a-t-elle déclaré sur le perron de l’Elysée. Ce message a été entendu et je remercie les hôpitaux qui ont fait en sorte d'aménager leurs organisations ». Ces derniers jours, le nombre d’hôpitaux à se déclarer « en tension » est passé de 142 à 192, a-t-elle précisé.
L'épidémie n'est pas finie
Pour autant la ministre se veut rassurante et insiste sur le fait que si « les hôpitaux aujourd'hui sont face à une situation de tension, ils ne sont en aucun cas débordés ». Elle reconnaît toutefois que la situation pourrait s’aggraver dans les prochains jours, étant donné que « nous sommes en train aujourd'hui de passer le pic de l'épidémie », a-t-elle précisé.
La vigilance sera s’imposera d’autant plus que « notre pays va connaître, dans les jours qui viennent une vague de grand froid, qui va bien évidemment avoir un impact sur la santé de nos concitoyens les plus en difficulté", a prévenu Marisol Touraine.
Une cinquantaine de morts
Outre le chef de l'Etat et la ministre de la Santé, le directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch, le directeur général de l'agence régionale de santé d'Ile-de-France, Christophe Devys, et des responsables hospitaliers comme le Pr Dominique Pateron, chef du service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine à Paris ont participé à cette réunion de crise qui a duré plus d'une heure.
Depuis le 1er novembre, plus de 784 000 personnes ont consulté un médecin pour un syndrome grippal, selon le réseau de surveillance Sentinelle-Inserm. En outre, Santé Publique France indique que 627 cas graves ont été signalés et 52 personnes sont mortes de la grippe. La grande majorité des cas ont plus de 65 ans.