Ne pas téléphoner en voiture. C'est le premier conseil donné par l'Agence européenne de l'environnement (EEA) dans un rapport sur le sujet publié cette semaine. La cause, lors de chaque passage d’une antenne relais à une autre, notre cerveau capterait des ondes particulièrement nocives. Si d’autres travaux de recherche ont établi un lien entre téléphone mobile et cancer du cerveau, c’est la première fois qu’un rapport d’une agence internationale pointe l’effet pervers du changement de relais. Afin de réduire ces risques liés à l'exposition aux ondes nocives pour le corps humain, des recommandations d'usage bien précises sont émises par l'EEA.
Issue d’un ouvrage de 750 pages sur le thème du principe de précaution, cette étude a de quoi inquiéter les utilisateurs réguliers de portables en voiture. Même si le débat reste ouvert, le principe de précaution doit primer, estime l'Agence européenne. C'est pourquoi elle demande aux possesseurs de téléphones portables de les utiliser avec la plus grande prudence. Elle conseille par exemple de changer d’oreille toutes les 2 minutes pour être moins réceptifs aux ondes qui favorisent le développement des tumeurs. Le port d'oreillettes est également vivement indiqué. Des inquiétudes qui ne sont pourtant pas partagées par tout le monde.
La Commission européenne voudrait, elle, calmer le jeu. "Nous avons des cas, oui, parfois tranchés par la justice", répond Frédéric Vincent, porte-parole de la Commission. "Mais avant de prendre toute décision, nous devons d'abord avoir une vue plus générale." conclut-il.
Ces recommandations de l'Agence européenne pour l'environnement surviennent quelques mois après le verdict de la Cour de cassation italienne, qui avait jugé que le neurinome du ganglion de Gasser, une tumeur bénigne du nerf trigéminal, dont était atteint Innocente Marcolini, ex-responsable financier italien scotché toute la journée à son portable, avait été provoqué par l'utilisation intensive de ce dernier.
De plus, en juin 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), créé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a classé les ondes électromagnétiques utilisées dans la téléphonie mobile dans la catégorie des "cancérogènes possibles pour l'homme". Un an auparavant, une autre étude de ce même organisme estimait déjà que l'usage du mobile pouvait potentiellement accroître le risque de développer une tumeur.