A l’heure où les candidats à la prochaine présidentielle dévoilent leur vision de la politique de santé pour le prochain quinquennat, un rapport de l’OCDE, publié ce jeudi, pourrait leur être fort utile. En effet, nul besoin de diminuer les remboursements pour améliorer les comptes de la Sécu, un petit coup d’œil sur les gaspillages pourrait permettre de faire de substantielles économies. Selon les experts, 20 % des dépenses de santé dans les 35 pays étudiés seraient du gaspillage pur et simple.
Le rapport pointe les différentes sources de ce gaspillage, jugé « inquiétant » par l’OCDE. Ainsi « entre 12 % et 56 % des visites aux urgences ne seraient pas nécessaires », relève Marie-Cécile Renault dans le Figaro. Il en va de même pour les césariennes, plus coûteuses qu’un accouchement par voie basse, et qui ne seraient justifiées que dans 15 % des cas !
Les médicaments pourraient être également un poste d’économies non négligeable. Les experts pointent ainsi les nombreux produits pharmaceutiques jetés et dont 50 % du coût pourraient être économisés. Des économies renforcées par un meilleur suivi des traitements par les patients, une meilleure gestion des stocks dans les établissements de soins, et un changement dans les prescriptions. Les génériques restent sous-utilisés dans certains pays. Le rapport note une variabilité importante du taux de pénétration de ces médicaments : de 10 % à 80 % selon les pays. Avec 30 % de génériques, la France a encore des efforts à faire.
Les dépenses de santé représentent 9 % du PIB des pays de l’OCDE, une part non négligeable qui amène l’organisation à tirer la sonnette d’alarme : « Le gaspillage est incontestable et le moment est venu d’agir pour y remédier ».