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The British Medical Journal

Sel : 10 % en moins dans l'assiette, des millions de vie en plus

Par Julian Prial

Une réduction de 10 % de la consommation de sel pourrait permettre de sauver des millions de vie, selon une étude publiée mercredi dans la revue médicale The BMJ.

Melica/epictura

Le sel est important pour l’organisme. Il apporte le sodium (400 mg pour 1 g), un minéral qui aide à bien répartir l’eau dans le corps et à réguler la pression et le volume sanguin. « Il est également essentiel au développement des muscles, au cheminement de l’influx nerveux et au bon fonctionnement du cœur », expliquait récemment la Fédération Française de Cardiologie (FFC).
Toutefois, sa consommation excessive a des effets néfastes sur la santé. Elle peut augmenter la pression artérielle et le risque d’accident cardio-vasculaire. Elle contribue également à renforcer le risque de rétention d’eau ou d’ostéoporose.
L’apport journalier recommandé en sel par l’OMS est ainsi inférieur à 6 g, mais la consommation atteint et dépasse fréquemment 10 g par adulte. Face à ces risques, des chercheurs viennent de proposer de réduire nos consommations de sel.

Ces équipes de l'Université de Boston (Etats-Unis) estiment qu'une réduction de 10 % de la consommation de sel pourrait permettre de sauver des millions de vie. Dans cette étude publiée mercredi dans la revue The British Medical Journal (BMJ), ils ont calculé que des campagnes gouvernementales pouvaient enrayer l'importante mortalité liée à la consommation excessive de sel pour la modique somme de 0,10 dollar par personne.

Ces scientifiques rappellent eux aussi que la plupart des adultes dépassent la consommation de sel recommandée, entraînant quelque 1,65 million de décès à la suite de maladies cardiaques, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une stratégie très rentable 

Ce groupe de chercheurs dirigé par Dariush Mozaffarian a calculé ce coût pour 183 pays en coordination avec des industriels. Les chercheurs ont également estimé que 5,8 millions d'années de vie en mauvaise santé auraient pu être évitées en réduisant la consommation de sel de 10 % sur dix ans. Pour un coût de 1,13 dollar par personne. « Le coût des années gagnées équivaut à peu près à ce qui est actuellement dépensé pour les médicaments destinés à prévenir les maladies cardiovasculaires », précisent les chercheurs. Cette stratégie de réduction des consommations de sel est donc qualifiée par l'équipe comme « très rentable ». Un accord de santé publique gagnant-gagnant, selon eux. 

« Les programmes nationaux de réduction du sel qui combinent les objectifs de l'industrie et l'éducation du public sont le meilleur choix pour les gouvernements et les décideurs », a déclaré Dariush Mozaffaria .« Nous avons constaté qu'un plan national soutenu par le gouvernement pour réduire le sel serait bénénfique dans presque tous les pays du monde », ajoute le premier auteur, le Pr Michael Webb, de l'Université de Stanford. « Nous supposions que les coûts de cette stratégie étaient beaucoup plus élevés et les avantages moins forts », conclut-il.