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Fonction publique

Absentéisme : le palmarès des grandes villes de France

Par Anne-Laure Lebrun

Le nombre de jours d'absence varie de 38 à 14 jours par an et par fonctionnaire. Les plus mauvais élèves sont Montpellier et Amiens, selon l'Ifrap. 

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Les fonctionnaires ont été plus souvent malades, et plus longtemps, en 2013 que les années précédentes. Au delà des clichés habituels sur ces professionnels, une nouvelle étude de la Fondation Ifrap (Institut pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), relayée par nos confrères du Parisien, confirme que les arrêts maladies explosent.

Après avoir couru pendant un an après les collectivités pour connaître le nombre de jours d’arrêt maladie par agent, le think tank a réussi à mettre la main sur ces chiffres. Il dresse ainsi le palmarès de l’absentéisme pour les villes de plus de 100 000 habitants.

La palme revient ainsi à Montpellier et Amiens avec 38,3 jours d’absence par an et par agent. La médaille du bon élève revient quant à elle à Boulogne-Billancourt (14,3 jours) et Nîmes (16 jours). Dans l’ensemble, le nombre de jours d’absence toutes causes (hors congé maternité) atteint 24,7 jours par agent. Pour les maladies ordinaires, soit les maladies ne présentant aucune gravité, le nombre de jours de congès est de 13,2 jours par fonctionnaire.

Source : Fondation Ifrap 


La moitié des arrêts sont pour maladie ordinaire

Les auteurs de ce rapport notent que ces taux rejoignent l’étude publiée en novembre 2016 par Sofaxis, l’assureur des agents de la Fonction publique territoriale et hospitalière. Celle-ci indiquait notamment que le nombre de jours d'arrêts par agent employé est de 12 jours pour maladie ordinaire. « Sur les 9 dernières années, la maladie ordinaire a évolué de 41 à 47 % des absences observées contre 14 % pour les accidents du travail », notent Sandrine Gorreri et Christian Arnault de l’Ifrap. Autrement dit, les angines, grippes et autres pharyngites représentent le premier facteur d’absence pour raison de santé.

Autre progression : la proportion d’agents absents au cours de l’année. « Toutes natures d’arrêt confondues, le taux d’absentéisme progresse de 26 % en 8 ans et s’établit à 9,3 % en 2015, observe Sofaxis. Cela signifie qu’une collectivité qui emploie 100 agents titulaires a en moyenne constaté sur un an l’absence de plus de neuf d’entre eux pour des raisons de santé ». L’assureur souligne que ce taux croît de façon continue d’environ 2 % depuis 2010, mais un bond de 6 % a été remarqué entre 2014 et 2015.

« Dans les hôpitaux, ce taux d'absentéisme s'établit à 13 %. Et, en huit ans, le nombre de jours d'absence par agent hospitalier a explosé : + 32 % », ajoute le Parisien. Ainsi, en 2015, un agent de la fonction publique hospitalière a été absent 39, 8 jours contre 30,2 en 2007. Un classement réalisé par la Fondation Ifrap en février 2016 révélait que le CHRU de Lille, de Rouen et d'Amiens étaient les plus mauvais élèves avec environ 30 jours d'absence par agent et par an. A l'inverse, dans les CHU de Limoges, de Caen ou de Nîmes, la santé des fonctionnaires semblait au beau fixe (moins de 23 jours d'absence).  


Le jour de carence dans le viseur

Pour expliquer cette hausse de l’absentéisme dans la fonction publique, l’assureur évoque le vieillissement des agents ou la pénibilité du travail. « Les agents de 55 ans et plus s'arrêtent près de deux fois plus longtemps que ceux de 25 à 34 ans. La durée de leurs arrêts est 2,2 fois plus importante que celle de leurs collègues de moins de 25 ans », soulignait-il.

Du côté de l’Ifrap, les auteurs citent le jour de carence. Ce dispositif avait pour effet de priver d’un jour de salaire un agent qui s’arrêtait pour raisons de santé. Lors de sa mise en place entre 2011 et 2013, les arrêts de courte durée auraient diminué. L’abrogation par le gouvernement Ayrault en 2013 aurait donc eu un effet contre-productif, selon le think tank.