Comme les habitants d’une ville qui se préparent à l’arrivée d’une tempête, les responsables de maisons de retraite redoutent les ravages de la grippe. « Nous pourrions être dans une situation similaire à 2015, où le virus avait fait 16 000 morts chez les personnes âgées », alerte Pascal Champvert, président de l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA).
Un message relayé aujourd’hui par la presse régionale, comme Le Bien public, qui énumère les mesures mises en place pour faire face à l’épidémie. Heures supplémentaires, recours aux intérimaires, rappel de personnels, les établissements tentent de répondre à une situation exceptionnelle avec les moyens du bord. Sans croire pour autant au miracle. « Nous sommes avec des effectifs tendus, c’est d’autant plus compliqué de gérer des situations d’urgence », souligne Pascal Champvert. Deux salariés pour un étage de trente personnes, c’est malheureusement courant », ajoute-t-il, un brin dépité.
Car le président de l’AD-PA multiplie les appels du pied aux politiques et appelle à une réforme en profondeur. Revoir l’accompagnement des personnes âgées et le financement de la dépendance devrait, selon lui, s’imposer dans les débats de la présidentielle. « La situation concerne 1,2 million de personnes. C’est un budget de l’ordre de 5 à 6 milliards d’euros, une enveloppe tout à fait assumable pour un pays comme le nôtre », plaide-t-il.
Pour l’heure, le gouvernement a promis une aide financière pour alléger la charge de la crise actuelle. Mais l’association attend toujours une confirmation écrite, précise le quotidien régional.