Les hôpitaux français peuvent enfin souffler. La ministre de la Santé a confirmé que la situation liée à l’épidémie de grippe s’est stabilisée car le nombre de cas graves nécessitant une hospitalisation ont diminué ces derniers jours.
En visite à l’hôpital Sainte-Perrine (Paris), un établissement spécialisée en gériatrie, Marisol Touraine a notamment expliqué qu’il y a « moins de patients âgés nécessitant une hospitalisation et plus de patients jeunes qui n’ont pas besoin d’être hospitalisés ».
Ainsi, « la tension s’est relâchée même si elle demeure présente », a-t-elle précisé. En effet, sur les 192 hôpitaux qui se déclaraient en tension jeudi 12 janvier, 172 font encore face à des difficultés importantes et doivent déprogrammer des opérations non urgentes pour libérer des lits.
Néanmoins, cette situation pourrait encore évoluer dans les prochains jours puisque que le pic de l’épidémie n’a pas été atteint dans toutes les régions, a souligné Marisol Touraine. Selon les données de Santé publique France, le pic épidémique a déjà été franchi en Ile-de-France ou en Auvergne-Rhône-Alpes et devrait l'être à l'échelle nationale la semaine prochaine.
Un lourd bilan redouté
Les autorités redoutent d’ores et déjà un lourd bilan humain. La ministre de la Santé a relevé à plusieurs reprises que cette épidémie était « particulièrement intense » et que le nombre de malades était « important ». Selon le réseau Sentinelles en charge de la surveillance de la grippe, plus de 780 000 personnes ont consulté un médecin pour des syndromes grippaux au cours des 4 dernières semaines, et Santé Publique France ajoute que 627 cas graves ont été signalés et 52 personnes sont mortes de la grippe.
Chaque année, la grippe tue en moyenne entre 4 000 et 6 000 personnes. Pour cet hiver, un premier bilan devrait être disponible la semaine prochaine, a indiqué Marisol Touraine, soulignant que ces données devront être analysées « avec précision et sérénité ».
Reste que dans les couloirs du ministère, on tire déjà les enseignements de cette épidémie pour mieux anticiper la prochaine. La piste la plus évoquée : la vaccination antigrippale obligatoire pour les soignants. Marisol Touraine a reconnu que cette proposition était « sur la table » alors que moins d’un personnel de santé sur 3 est vacciné. Interrogés sur cette question par Pourquoidocteur, le Conseil national de l’ordre des médecins et celui des infirmiers se sont dits favorables à une telle mesure.