Les négociations ont tourné court entre l’Assurance maladie et les chirurgiens-dentistes. Les dernières propositions font grincer des dents les syndicats qui ont choisi de claquer la porte.
Ces 19 et 20 janvier, les séances de discussions ont été suspendues puis annulées, faute de représentants. Le syndicat des dentistes libéraux, la CNSD, estime insuffisants les efforts financiers avancés par l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM).
Voilà quatre mois que les deux parties sont en négociation. Les enjeux sont réels puisque la convention nationale régule les relations tarifaires entre les dentistes, la Sécu et les organismes de complémentaire santé. Dans cette nouvelle version, l’Assurance maladie propose un échange donnant-donnant.
Un échange peu équitable
En cas de signature, les soins dentaires les plus coûteux seront plafonnés afin de réduire les renoncements aux soins. Cela passerait notamment par une limitation des coûts des couronnes et bridges. En échange, les soins dits « conservateurs et de prévention », comme le traitement des caries ou le détartrage, se voient revalorisés.
Pour financer cette évolution, l’UNCAM propose une enveloppe de 806 millions d’euros sur quatre ans. Cela représente une hausse de 64 millions d’euros par an, par rapport à la première version de la convention. Loin de la somme avancée par les syndicats, qui estiment à 2,5 milliards d’euros l’investissement nécessaire.
« L’Assurance maladie qui déclare une augmentation de l’enveloppe, oublie de dire que seulement 34 % des actes de soins sont revalorisés sur une période de quatre ans », objecte la CNSD dans un communiqué. Les dentistes, eux, devraient faire un effort sur 82 % de leur activité prothétique. Une échange loin d’être équitable à leurs yeux.
Les étudiants en grève
La grogne ne se limite pas aux dentistes installés. Les étudiants eux aussi rejoignent le mouvement de protestation. Ils ont annoncé le 13 janvier dernier une grève des soins dans les services hospitaliers. Comme leurs futurs confrères, les dentistes en formation estiment que la convention ne garantit pas des conditions d’exercice satisfaisantes. Ils craignent un « nivellement par le bas » de leur profession et la disparition de cabinets libéraux.
« L’UNCAM et les pouvoirs publics ne peuvent plus désormais ignorer le malaise et la colère de la profession dans son ensemble qui se traduit par la grève lancée par les étudiants », estime la CNSD, qui a déclaré son soutien aux étudiants. Mais les dentistes jouent avec le feu. Faute d’accord d’ici le 1er février, un arbitrage sera prononcé. Il n’est pas certain qu’il soit en faveur de la profession.
Sans doute consciente de ce risque, la CNSD rassemble le 26 janvier une Assemblée générale des 100 syndicats départementaux. Le vote déterminera si la convention doit être signée ou non.