En Allemagne, les patients pourront avoir recours au cannabis pour traiter certains de leurs symptômes. Ce jeudi, le Bundestag a voté, à l’unanimité, la légalisation de l’usage de cette substance à des fins thérapeutiques.
Les médecins allemands pourront désormais prescrire du cannabis à leurs patients souffrant de « pathologies graves » - cancers, épilepsie, sclérose en plaque - et ne pouvant bénéficier de « thérapies alternatives », selon le texte de la loi.
En pharmacie
Les patients allemands pourront se procurer de l'extrait de cannabis ou des fleurs séchées dans les pharmacies, sur ordonnance exclusivement. Dans certains cas, ils pourront aussi commander à l'étranger des dérivés synthétiques du cannabis, comme le dronabinol.
Députés de droite comme de gauche ont salué cette mesure qui prévoit le remboursement des frais par les caisses d'assurance maladie, et qui entrera en vigueur au mois de mars. Le texte permettra une « amélioration » de la prise en charge des patients en soins palliatifs, a estimé le ministre conservateur de la Santé, Hermann Gröhe.
En revanche, la loi n'autorise pas les patients à cultiver leur propre cannabis. Une agence publique du cannabis médical chargée de la culture de la plante va par ailleurs être créée. D'ici là, l'Allemagne devra s'approvisionner à l'étranger.
L'Europe adhère
Si le cannabis ne guérit aucune maladie, il possède certaines propriétés intéressantes pour atténuer les symptômes liés aux maladies ou aux traitements de celles-ci. Il agit ainsi au niveau de la douleur (analgésique), de la faim (anti-anorexigène), de la nausée (anti-vomitif) ou encore du sommeil (sédatif).
L'Allemagne rejoint ainsi les rangs des pays de l’Union Européenne qui ont légalisé des produits à base de cannabis, dans un objectif thérapeutique. C’est le cas de l'Autriche, la Grande-Bretagne, la République tchèque, la Finlande, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, l'Espagne, la Croatie et la Macédoine.
En France, le cannabis thérapeutique est théoriquement légalisé depuis l'autorisation de mise sur le marché du Sativex, mais en pratique, la commercialisation n'a toujours pas eu lieu, faute d'accord sur le prix.
