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Sur les enfants

Vaccin meningitec : début des expertises médicales

Par Julian Prial

Les premières expertises dans l'affaire des vaccins Méningitec ont eu lieu à la mi-janvier en Auvergne. Plusieurs lots de ce produit avaient été retirés du marché, en 2014.

Barabasa/epictura
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La plainte de 240 familles contre le laboratoire CSP, distributeur français du vaccin Meningitec (1), a été examinée le mardi 24 novembre 2015 par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). En cause, la survenue de symptômes graves (fortes fièvres, agitation, irritabilité, éruptions cutanées, troubles digestifs, diarrhées continues...) chez des enfants à la suite d'une vaccination par des lots défectueux (chargés en métaux lourds) de Meningitec, entre avril et décembre 2014. 

Ordonnées par ce même tribunal, France Bleu Pays d'Auvergne rapporte ce lundi que les premières expertises médicales sur les enfants ont débuté mi-janvier, à Clermont-Ferrand. Il y a 80 cas à examiner rien que sur le territoire de l'ancienne région Auvergne. Celles-ci interviennent six mois après que l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a livré ses propres analyses complémentaires sur ce vaccin antiméningococcique de type C.
Après deux ans de polémique, l'Agence avait conclu que « le vaccin Meningitec ne présente pas de risque pour les enfants ». « Des analyses approfondies ont confirmé la présence de traces métalliques dans ce produit de santé. Mais elles sont extrêmement basses et restent dans les normes européennes », ajoutait-elle.

 

Pas de réaction générale

Pour rappel, c'est en septembre 2014 que tous les lots de Meningitec ont disparu des pharmacies françaises et européennes. A cette date-là, un contrôle a en effet mis en évidence la présence de particules métalliques oxydées dans le piston de certaines seringues. Par mesure de précaution, l’ANSM décrète le retrait du marché. Des analyses approfondies sont lancées mais des familles ont déjà déposé plainte (elles sont plus de 600 aujourd'hui).

Un Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) est alors formé, afin de déterminer le risque associé à ces produits défectueux. Après analyse des données disponibles, ses membres concluent qu’il est « peu probable » que les particules aient provoqué des réactions généralisées. « Seule une réaction locale pourrait être envisagée », avancent-ils. Mais les deux analyses commandées par l’ANSM, à deux laboratoires différents, livrent des résultats contradictoires. La prochaine étape dans cette nouvelle affaire médicale sera donc la publication des résultats des expertises médicales menées actuellement. 

(1) Meningitec est un vaccin indiqué pour prévenir les infections invasives dues à la bactérie Neisseria meningitidis du sérogroupe C. Il n’est aujourd’hui plus commercialisé. Il était utilisé chez les nourrissons à partir de 2 mois, les adolescents et les adultes.

 

Près de 100 000 personnes solidaires 

Les familles de victimes reçoivent un soutien important via une pétition lancée sur Change.org, en octobre dernier, par Coralie Muhammad. Cette maman, elle aussi victime, demande à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’ouverture d’une cellule de crise au sujet du vaccin Meningitec qu’elle accuse d’être à l’origine de « fièvres inexpliquées, d’éruptions cutanées, de douleurs abdominales quotidiennes, de diarrhées à répétition ainsi que de troubles du sommeil et alimentaires » chez sa fille vaccinée à l’âge d’un an.
A la suitée la médiatisation de sa pétition, elle a déjà récolté près de 100 000  signatures sur Internet, et son collectif a même été reçu en novembre dernier  au ministère de la Santé. 
A la sortie, elle déplorait cependant que Marisol Touraine ait rejeté « tout problème d’ordre sanitaire, et a proposé de mettre à disposition un numéro vert pour rassurer les parents ». Une mesure jugée « insuffisante » par cette mère de famille, qui, dans ce dossier, attend surtout quelque chose de la part de la justice. A ce sujet, il faut souligner que cette affaire n'est pas qu'une question franco-française, une action similaire est en cours en Italie pour ce même vaccin.