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Enquête Pourquoidocteur

Cholestérol : les Français connaissent mal les risques

Par la rédaction

Les lecteurs de Pourquoidocteur ont livré leurs connaissances sur le cholestérol. Le Pr Jean Ferrières commente leurs réponses.

urfingus/epictura

A la fois produit par l’organisme et apporté par l’alimentation, le cholestérol est une molécule essentielle au bon fonctionnement des cellules. Il peut cependant, dans certaines circonstances, constituer un facteur de risque cardiovasculaire. A l’occasion des Journées européennes 2017 de la Société française de cardiologie, Pourquoidocteur a interrogé* ses lecteurs sur leurs connaissances du cholestérol.

Des lecteurs avertis

Premier constat, les 730 personnes qui ont participé à notre enquête en ligne semblent particulièrement bien informées. Huit sur dix connaissent ainsi leur taux de cholestérol. « Je suis très surpris par une telle proportion, commente le Pr Jean Ferrières, cardiologue au CHU de Toulouse. Nous posons régulièrement la question en consultation, et nous constatons plutôt que les patients sont très peu au courant des facteurs de risque. »

 

Les personnes interrogées n’hésitent pas non plus à demander à leur généraliste de réaliser un dosage sanguin. Une démarche importante pour la prévention, d’après le Pr Ferrières. « Les patients nous disent effectivement souvent qu’ils ont demandé le dosage à leur médecin qui ne leur avait pas proposé. La recommandation générale en France est de faire doser le cholestérol sanguin à l’âge adulte. Un dosage, une fois au moins chez l’adulte est tout à fait justifié pour évaluer le pronostic ».

 

Des risques mal connus

Connaître son taux de cholestérol sanguin est une manière de mieux évaluer son risque cardiovasculaire. Celui-ci dépend de nombreux paramètres, dont les antécédents personnels et familiaux, les habitudes de vie (activité physique, alimentation…) et l’âge. « Les patients ne sont pas au clair avec les facteurs de risques cardiovasculaires, déplore le Pr Ferrières. Ils citent rarement le cholestérol, alors que le LDL-cholestérol est le facteur numéro 1, avec le tabac, pour la maladie coronaire athéromateuse. »

Le spécialiste le souligne, connaître ses facteurs de risques c'est avant tout une chance de pouvoir prendre les mesures qui s'imposent. Si certains patients pourront se voir prescrire un traitement médicamenteux pour réduire leur taux de LDL-cholestérol, beaucoup peuvent tirer bénéfice d'une meilleure hygiène de vie. Activité physique régulière et alimentation adaptée ne font d'ailleurs pas peur à nos lecteurs. Ils sont ainsi 77 % à déclarer avoir déjà modifié leur assiette pour tenir compte de leur cholestérol. Attention cependant, prévient le Pr Ferrières, « les patients sont souvent pleins de bonnes intentions mais font parfois des confusions, et ne savent pas réellement ce qui est bon ou pas pour eux. Il est primordial qu'ils aient accès à une information sérieuse sur le sujet avant de se lancer. »

 

Les formes familiales méconnues

Près de 6 personnes sur 10 avouent ne pas connaître les formes familiales d’hypercholestérolémie. Ces formes génétiques sont considérées comme rares, mais elles concerneraient tout de même 300 000 personnes en France. Or l’hypercholestérolémie familiale est encore souvent diagnostiquée trop tard, lors d’un accident cardiovasculaire ou pire d’une mort subite.

 

Plus de la moitié de nos lecteurs indiquent avoir parmi leurs proches des personnes souffrant d'hypercholestérolémie. Mais le fait que plusieurs membres d’une famille présentent un cholestérol élevé ne doit pas amener à banaliser le problème. Au contraire. « Parmi les jeunes que nous rencontrons, certains pensent que l’excès de cholestérol c’est banal puisque tout le monde en a dans leur famille. Il y a un gros travail d’information à faire pour leur faire comprendre que leur maladie n’est pas anodine, et qu’elle doit être traitée », rappelait le Pr Eric Bruckert dans nos colonnes.

 

* Questionnaire en ligne, accessible via le site pourquoidocteur.fr et la page Facebook Pourquoidocteur.