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Hormones

Cerveau : les femmes jeunes plus douées pour le multitâche

Par Antoine Costa

D’après des chercheurs suisses, les femmes seraient mieux dotées que les hommes pour combiner plusieurs tâches… Mais seulement jusqu’à la ménopause.

dgmata/Epictura

Serait-ce une histoire d’hormones ? Les femmes seraient mieux armées pour réaliser plusieurs tâches à la fois. Parler et écrire un texto, tout en marchant. Rien de bien méchant, a priori, mais ce genre de combinaison poserait plus de problèmes aux hommes. Une idée controversée dans la communauté scientifique, qui a bien du mal à se mettre d’accord sur le sujet.

Pour vérifier cette hypothèse, des chercheurs de l’université de Zurich ont inventé une expérience au cours de laquelle des volontaires devaient réaliser un test de Stroot, tout en marchant sur un tapis roulant. Le test consiste en un enchaînement de mots décrivant une couleur, écrits dans une couleur différente : le mot « vert » est par exemple rouge, le « jaune » est bleu… Les sujets du test doivent énoncer à haute voix la couleur, et non le texte.


Les femmes jeunes plus performantes

Alors qu’ils effectuent le test en marchant, le mouvement de balancier du bras droit avait tendance a perdre une partie de son amplitude, et de sa symétrie par rapport au bras gauche. La tâche cognitive demandée est simple, mais demande de la concentration. Elle mobilise une partie des capacités de l’hémisphère gauche du cerveau, et parasite ainsi les mouvements du bras droit.

Les observations ne s’arrêtent pas là. Les chercheurs ont aussi remarqué que ce parasitage dépend de l’âge et du sexe. Chez les hommes, pour l’ensemble des participants âgés de 18 à 80 ans, la capacité à cumuler les deux actions semble identique. Mais chez les femmes jeunes, elle semble meilleure : le mouvement du bras droit est moins altéré par le test. Les femmes seraient donc plus douées pour le mode « multitâche », mais seulement quand elles sont jeunes !

Une observation qui amène les chercheurs à formuler l’hypothèse selon laquelle cette aptitude serait améliorée par les oestrogènes. Elle semble en effet disparaître après la ménopause. Cette hypothèse ouvre des portes vers des traitements hormonaux, qui pourraient aider les personnes âgées dont la démarche est hésitante, et ainsi limiter les chutes.