Donald Trump en a fait une obsession : dès son arrivée au pouvoir, il abrogerait la réforme du système de soins américain, connue sous le nom d’Obamacare, a-t-il promis. C’est donc naturellement qu’au lendemain de son investiture, le dirigeant des Etats-Unis a consacré son premier décret présidentiel à détricoter cette loi qui a permis d’offrir une couverture médicale à 20 millions de personnes qui n’en disposaient pas.
Mais le nouveau locataire de la Maison Blanche doit s’attendre à des résistances, à commencer par celles issues du corps médical. En effet, selon un sondage paru dans le New England Journal of Medicine et mené auprès de 426 praticiens choisis au hasard, la plupart des médecins américains sont opposés à l'abrogation de la loi sur l'assurance santé, souhaitée par la majorité républicaine au Congrès.
Médecins-électeurs de Trump
Les généralistes interrogés expliquent que cette réforme devait être améliorée mais pas supprimée, selon une étude publiée mercredi. Ainsi, seulement 15% des médecins interrogés se sont dits en faveur d'une élimination de cette loi adoptée en 2010, grand marqueur de la politique de Barack Obama.
Ce pourcentage est nettement plus faible que les 26 % de personnes qui souhaitent abroger la réforme parmi le reste de la population, selon un récent sondage de la Kaiser Family Foundation. Au sein des médecins, aucun électeur démocrate déclaré ne s'est dit en faveur de l'abrogation, contre 32 % des républicains et 38 % de ceux ayant dit avoir voté Trump.
Le sondage indique aussi que 74 % des médecins interrogés sont pour des modifications de la loi comme la création d'une option d'assurance publique à l'instar du Medicare, qui couvre les retraités, et ce de manière à créer une concurrence entre les couvertures privées.
Les acquis plébiscités
La grande majorité des médecins sont en outre hostiles à la possibilité pour les compagnies d'assurance de refuser de couvrir des personnes souffrant d'une maladie chronique ou de leur facturer des tarifs exorbitants, ce qu'interdit « Obamacare ».
Les médecins sont également pour conserver l'option pour les parents de pouvoir garder leurs enfants jusqu'à l'âge de 26 ans sur leur assurance.
Le décret signé par Donald Trump vise à minimiser « le fardeau » économique de la loi en attendant son abrogation, selon la Maison Blanche. Ce texte ordonne aux diverses agences fédérales de « soulager le poids » de cette réforme, via des dérogations, des exemptions et des reports.