En début de semaine, l'enseigne Charcuterie Bordelaise s’était vue imposer un rappel de certains de ses produits par les services sanitaires, en raison d’une potentielle contamination par la bactérie listeria monocytogenes. Ce vendredi, la préfecture de Gironde a décidé d’imposer un « arrêt immédiat des activités de production et de distribution des produits à base de viande prêts à être consommés » de l’entreprise de Villeneuve d’Ornon, explique-t-elle dans un communiqué.
Seuls les jambons cuits et les jambons cuits à l’ancienne seront encore vendus. Rillettes pur porc, pâtés landais au piment d'Espelette, rillettes d'oie, rillettes de canard, pâtés recette landaise, grattons bordelais et grattons au foie de canard, ces produits avaient déjà été retirés des étals des enseignes de moyenne et de grande distribution, suite à la détection de la bactérie dans les deux premiers.
Manquements à la sécurité alimentaire
Les contrôles effectués par la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP), ont poussé le préfet à prendre des mesures plus strictes. Après la mise en évidence de la présence de listeria monocytogenes dans des rillettes de canard au stade de la distribution en grandes surfaces, les inspecteurs ont relevé « des manquements graves à la réglementation relative à la sécurité des denrées alimentaires, auxquels il doit impérativement être remédié », explique la préfecture.
Ces manquements sont sous la responsabilité du gérant de l’entreprise, Arnaud Chedhomme, qui avait affirmé que ses autres produits étaient « indemnes de listeria ». Le PDG de la Charcuterie Bordelaise avait déjà été condamné en juillet 2016 à un an de prison avec sursis pour n’avoir pas retiré du marché un lot de produits contaminés par la même bactérie, fin 2015.
Un coup fatal ?
Cette nouvelle affaire menace le groupe, qui emploie une cinquantaine de personnes, selon Arnaud Chedhomme, Il s'était déclaré, au moment du retrait, « très inquiet pour l'avenir » de ses salariés et de son entreprise. Elle avait subi des pertes importantes suite à cette première affaire, durant laquelle aucun consommateur n’avait néanmoins contracté la listeriose.
La contamination humaine par cette bactérie passe notamment par la charcuterie et le fromage au lait cru. Elle n’est pas anodine. Elle se traduit, dans un premier temps, par une fièvre qui peut s’accompagner de maux de tête. Les personnes qui ressentiraient des symptômes dans les huit semaines suivant la consommation de l’un des produits incriminés sont invités à consulter un médecin, en précisant une potentielle infection par listeria.
Les femmes enceintes sont particulièrement exposées : la listeriose, maladie causée par la bactérie, peut entrainer des avortements spontanés ou des accouchements prématurés, ou des problèmes respiratoires chez le nouveau né. Les personnes immunodéprimées sont, elles aussi, susceptibles d’être plus fortement touchées.
Une ligne téléphonique a été ouverte par la société. Pour tout renseignement, les consommateurs peuvent appeler au 05 56 85 87 11.