400 à 600. C’est le nombre d’infections invasives à méningocoque de type C qui surviennent chaque année en France. Face à cette bactérie, la campagne de vaccination est à la peine. Moins de 70 % des nourrissons sont vaccinés à l’âge de 24 mois. Insuffisant, aux yeux du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). Il publie ce 27 janvier une série de recommandations pour améliorer la couverture de ce public.
263 cas chez les jeunes
La vaccination est recommandée de manière systématique chez les nourrissons (12-24 mois), et ce depuis 2010. Dans la phase initiale, le HCSP a recommandé un élargissement temporaire de cet acte préventif jusqu’à 24 ans. Une mesure censée conférer une immunité collective, mais qui n’a pas été saisie par la population. Entre 2011 et 2015, 263 cas d’infection invasive à méningocoque de souche C sont survenus chez les personnes âgées de 1 à 24 ans.
« L’échec de cette stratégie est lié à l’absence de couverture vaccinale suffisante, notamment chez les adolescents et les adultes jeunes et de ce fait, à l’absence d’installation d’une immunité de groupe », analyse le HCSP. La hausse des infections est particulièrement marquée chez les plus vulnérables, les nourrissons de moins d’un an. Ils sont, de fait, insuffisamment vaccinés, même si la couverture progresse régulièrement.
La protection insuffisante inquiète d’autant plus qu’un nouveau cycle de circulation de la bactérie est engagé depuis 2010. C’est ce qui explique l’augmentation du nombre de cas en France. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas, où la couverture est plus satisfaisante, n’ont pas connu ce phénomène. L’enjeu réside donc dans la mise en place d’une immunité de groupe.
Trois mesures de correction
Le HCSP recommande trois approches simultanées afin d’améliorer le recours à la vaccination contre le méningocoque de type C dans la population. D’abord, les médecins sont invités à saisir toute occasion pour évoquer le sujet avec les parents. Demande de certificat médical, rendez-vous vaccinal d’un autre type… les pistes sont multiples.
Dans le même temps, une campagne de rattrapage doit être organisée de manière officielle. Celle-ci devrait cibler prioritairement les adolescents et jeunes adultes (11-24 ans), qui sont les plus exposés au méningocoque.
Enfin, le HCSP plaide en faveur d’une mesure spéciale à destination des populations considérées comme « à risque élevé et durable » de contracter une infection invasive à méningocoque. Un vaccin tétravalent – qui protège contre les types de méningocoques A, C, W135, Y – aurait tout intérêt à leur être inoculé tous les cinq ans.