Peu connaissent avec précision la maladie de Parkinson. Beaucoup pensent, par exemple, qu’elle n’atteint que les personnes âgées dont elle fait trembler les gestes. En réalité, cette pathologie peut atteindre toutes les couches de la population et se traduit par une large variété de symptômes.
Certains sont liés à la maladie ; d’autres sont générées par les traitements anti-Parkinson. Or, ces derniers peuvent engendrer des effets secondaires particulièrement gênants, et méconnus – ce qui renforce l’embarras des patients et de leurs proches.
Hypersexualité, jeu compulsif...
Parmi ces effets indésirables, on observe des addictions aux jeux d’argent, des achats inconsidérés, une hypersexualité, une alimentation compulsive, une propension à faire des classements répétés sans but…
« Entre 14 à 25 % des malades ont été confrontés à l’un ou plusieurs de ces troubles dont le caractère souvent intime rend difficile l’échange avec un(e) professionnel(le) de santé et une adaptation du traitement pour mettre fin à ces troubles », explique France Parkinson.
Pour mieux comprendre l’impact que peuvent avoir les médicaments antiparkinsoniens sur le comportement des patients, l’association a créé un questionnaire à remplir en ligne.
10 minutes
« Cet autoquestionnaire a pour objectif de sensibiliser les malades et leurs proches aux troubles du comportement pouvant être induits par les traitements antiparkinsoniens », précise France Parkinson sur son site.
Le patient, seul ou avec un proche, répond à une quinzaine de questions et évalue en 10 à 15 minutes s'il est sujet à des modifications de son comportement dues à son traitement.
« L'autoquestionnaire ne peut en aucun cas remplacer une consultation médicale, prévient l’association. Il alerte éventuellement un malade et ses proches. Il peut servir de support pour échanger avec le médecin en charge de la maladie qui ajustera le traitement si besoin ».
Anticiper les troubles
« Cet outil permettra aux malades mais aussi aux proches de s’interroger en toute confidentialité. Mon comportement a-t-il changé, suis-je différent ? Chaque malade, chaque proche peut à un moment se poser des questions. Aborder de front le sujet avec le corps médical n’est pas simple et pourtant il s’agit parfois d’ajuster le traitement. Nous tentons de proposer une piste pour parler librement d’un problème avant qu’il ne devienne grave » précise Florence Delamoye dans un communiqué. Directrice de l’association.
Ce projet a notamment été financé par l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) dans le cadre d’un appel à projets compétitif.