Face au décret anti-immigration de Donald Trump, le Premier ministre canadien n'a pas tardé à réagir. Sur Twitter, Justin Trudeau a déclaré : « À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera ...indépendamment de votre foi. La diversité fait notre force. Bienvenue au Canada », a-t-il conclu. Ce dernier n'a cependant pas oublié que les musulmans n'étaient pas les seuls visés par la politique du nouveau président américain. Il souhaite ainsi venir également en aide aux femmes.
Le Canada envisage en effet de contribuer au fonds international que veut mettre en place le gouvernement néerlandais afin de compenser l'arrêt du financement américain d'ONG internationales soutenant l'avortement, a indiqué ce vendredi à l'Agence France Presse (AFP) le gouvernement canadien. Pour rappel, le milliardaire Donald Trump a signé lundi dernier un décret interdisant le financement par les Etats-unis de ces organisations non gouvernementales (ONG).
Un rapprochement immédiat
Dès le lendemain, les Pays-Bas ont, par la voix de la ministre néerlandaise en charge de la Coopération au développement Lilianne Ploumen, pris « l'initiative d'un fonds international pour offrir aux femmes dans les pays en voie de développement l'accès à de bonnes informations, à des moyens contraceptifs et à l'avortement ».
Et on apprend ce dimanche que Lilianne Ploumen s'est ensuite entretenue mercredi avec Marie-Claude Bibeau, ministre canadienne du Développement international pour évoquer ce fonds, a indiqué à l'AFP le cabinet de Marie-Claude Bibeau. « Les paramètres du Fonds commencent à se définir donc on va analyser le dossier rapidement », a indiqué Louis Bélanger, porte-parole de la ministre canadienne.
Vers un désastre sanitaire
Cette décision n'a toutefois rien de surprenant puisque le gouvernement de Justin Trudeau, au pouvoir depuis un peu plus d'un an, doit prochainement présenter sa nouvelle politique d'aide au développement. « Les droits sexuels et génésiques (liés à la reproduction) seront au coeur de cette nouvelle approche », a relevé le cabinet de Marie-Claude Bibeau. « L'approche du Canada vise à s'assurer que chaque grossesse est voulue, que chaque naissance est sans danger, et que chaque fille et femme est traitée avec la dignité et le respect qu'elle mérite. Le financement de l'avortement s'inscrit dans cette approche », a précisé le gouvernement canadien.
D'après l'organisation Marie Stopes International, citée par la ministre Ploumen, l'arrêt des subventions américaines engendreront en quatre ans 6,5 millions de grossesses non désirées, 2,1 millions d'avortements à risques et la mort inutile de 21 700 mères. Ce désastre sanitaire ne fera que s'ajouter à celui des Américains qui seront bientôt dépourvus de l'Obamacare. Au grand désespoir des médecins outre-Atlantique...