Premier constat, dans les DOM, comme en France métropolitaine, l’alcool est la substance psychoactive la plus répandue. Quatre personnes sur cinq déclarent avoir consommé des boissons alcoolisées au cours des 12 derniers mois. Mais la consommation quotidienne ou hebdomadaire est moins importante dans les DOM qu’en métropole. On compte 35 % de buveurs hebdomadaires dans les DOM contre 48 % en métropole, et deux fois moins de consommateurs quotidiens (5 % vs 10 %).
Moins de vin qu'en métropole
« Ces différences peuvent s’expliquer par une consommation bien moins importante de vin dans les territoires ultramarins », expliquent les enquêteurs. « La consommation hebdomadaire y varie de 15 % à 20 % de la population, alors qu’elle concerne 37 % des habitants de l’Hexagone », précisent-ils.
Plus en détails, les femmes préfèrent le vin (comme en métropole), sauf en Guyane où la bière est davantage consommée. Les hommes privilégient eux la bière puis le vin et les alcools forts, consommés à des niveaux équivalents. Conséquence, la consommation quotidienne d’alcools forts est significativement plus importante aux Antilles (>2 %) et à La Réunion (1,1 %) qu’en métropole (0,7 %).
Les hommes consomment plus
Parmi les jeunes de 17 ans, 5 % des Réunionnais, 7 % des Guadeloupéens et 9 % des Martiniquais sont concernés par l’usage régulier d’alcool (usage correspondant à 10 consommations ou plus dans le mois) en 2014, contre 12 % des Métropolitains . Et dans tous les DOM, les épisodes d’ivresses sont moins fréquents qu’en métropole. Les étudiants et jeunes de 17 ans s’alcoolisent donc moins fréquemment que leurs homologues de l’Hexagone.
Enfin, dans les DOM comme en métropole, les hommes consomment plus d’alcool que les femmes mais la différence de niveaux de consommations d’alcool est plus importante dans les territoires ultramarins, particulièrement en Martinique. « Cette différence pourrait s’expliquer par le rôle central des femmes dans les structures familiales antillaises, et par l’existence d’une socialisation distinguant réputation masculine et respectabilité féminine. Le contexte économique défavorable des DOM, conjugué aux fortes inégalités sociales peut également expliquer ces écarts », concluent les auteurs de ces travaux.