La pub sur les clopes, c’est non. Les jolies cigarettes fines et efféminées, c’est niet, et les viriles Gitanes sans filtres, c’est fini. La ministre de la Santé a annoncé ce mardi à l’antenne de RTL la publication à venir d’un arrêté interdisant les marques promotionnelles de tabac, c’est-à-dire celles qui mettent en avant une image trop attractive ou trop caractérisée.
« Il y a des marques qui ne seront plus autorisées, des marques qui sont attractives, qui donnent le sentiment que fumer ces cigarettes c’est chic, ce qui n’est évidemment pas l’esprit du paquet neutre », a précisé Marisol Touraine.
"A peu près" trois marques
La ministre a cité « par exemple », des cigarettes fines « avec un nom de magazine de mode ». Elle n’a pas précisé combien de marques seraient concernées : « A peu près », a-t-elle répondu à la journaliste qui évoquait le nombre de trois.
L’été dernier, l’existence de ce texte avait été évoquée par le Figaro, qui citait comme source des représentants de l’industrie du tabac. L’information n’avait jamais été confirmée par le ministère, mais près d’un an plus tard, elle se confirme donc. A l’époque, les marques Marlboro Gold, Vogue, Lucky Strike, Vogue, News ou encore Fortuna étaient citées.
L’arrêté ministériel correspond à une retranscription dans le droit français de la directives européenne sur les produits du tabac, laquelle prohibe l’incitation à la consommation de ces produits. Les autorités européennes interdisent depuis 2001 l'utilisation des termes « léger », « light », « doux », qui laissent que le produit serait serait moins toxique.
Contrer les industriels
« Toutefois, les fabricants n'ont eu de cesse, via de nouvelles dénominations de proposer des slogans, marques, dénominations commerciales susceptibles de présenter leurs produits comme écologiques, naturels ou encore vecteurs de valeurs positives (liberté, minceur, glamour, etc.).
Aussi, lors de la préparation et des discussions de la récente directive européenne sur les produits du tabac, ces pratiques ont-elles été directement visées », rappelle le CNCT (Comité National Contre le Tabagisme) dans un communiqué.
« La France transpose aujourd'hui dans son droit interne une des dispositions de ce texte européen. Ce faisant, elle veille à ne pas laisser les fabricants de tabac décider, de leur propre chef, comment interpréter la mesure. Il faut s'en féliciter et saluer le fait qu'une mesure est adoptée avec le souci associé de son effectivité », peut-on encore lire.
Hausse du tabac à rouler
Marisol Touraine a également précisé que le prix du tabac à rouler allait augmenter (« autour d’1€50 ») mais que celui des cigarettes devrait rester stable. « Pour les cigarettes, des hausses de taxe avaient été votées, mais les entreprises ne les ont pas répercutées, donc les prix vont rester à peu près stables », a-t-elle regretté.
« En revanche les hausses viendront plus tard puisque les industriels ont contourné les règles qui devaient aboutir à une augmentation du prix. Moi je ne lâcherai pas, car augmenter le prix du tabac c’est important en termes de santé publique », a-t-elle encore dit.
L’arrêté d’homologation fixant prix et autorisations de vente du tabac sera publié ce mercredi au Journal Officiel, a encore précisé la ministre.