La pauvreté engage la santé. Vivre dans des conditions socio-économiques défavorables ferait perdre deux années de vie, soit presque autant que la sédentarité, selon une étude publiée mercredi dans le Lancet.
Les chercheurs ont passé en revue 48 études menées aux Etats-Unis, en Australie et dans plusieurs pays européens. Ils ont découvert que de mauvaises conditions socio-économiques - comme le fait d'avoir un travail peu qualifié ou un faible niveau d'éducation - pouvaient réduire l'espérance de vie moyenne d'une personne de 2,1 années.
Education, revenu, travail
Le tabagisme est pour sa part associé à une perte d'espérance de vie de 4,8 ans, le diabète de 3,9 ans et la sédentarité de 2,4 ans. L'étude a été réalisée dans le cadre du projet Lifepath, consacré au vieillissement et financé par la Commission européenne.
L'objectif de ce projet est de comprendre les mécanismes biologiques par lesquels les inégalités sociales engendrent des inégalités en matière de santé. « Nous savons que l'éducation, le revenu et le travail affectent la santé mais peu d'études en ont évalué l'importance », expliquent les auteurs.
Un facteur de risque
Les chercheurs soulignent que les conditions socio-économiques peuvent être modifiées par des politiques locales, nationales ou internationales et que l'impact de ces changements sur l'espérance de vie peut être plus important que des aides à l'arrêt du tabac ou des conseils diététiques, ce type d'interventions bénéficiant plus aux personnes privilégiées.
Par ailleurs, les auteurs estiment que le niveau de vie socio-économique peut constituer un facteur de risque à prendre en compte, au même titre que le tabagisme ou la sédentarité.