Comment les Français gèrent-ils les problèmes bénins de santé au quotidien ? C'est notamment pour répondre à cette question que les laboratoires Pierre Fabre et l'institut Ipsos se sont associés pour réaliser une grande enquête auprès des Français sur l'automédication en premier recours (1).
Publiés ce mercredi, ces travaux révèlent qu'au cours de l'année écoulée, 8 Français sur 10 ont soigné leurs pathologies en utilisant des médicaments autorisés, sans avis médical préalable, ni ordonnance. Ils ont principalement recours à l'automédication pour soigner des maux de tête (77 %) ou des maux de gorge (69 %) bénins. Suivent les rhumes, les rhinites ou les problèmes de toux. En moyenne, l'achat de médicaments en pharmacie, sans passer par la case « médecin » se pratique 3 fois dans l'année.
Avant tout les jeunes
Ce sont avant tout les jeunes qui y ont le plus recours (85 % des 25-34 ans), mais aussi les cadres supérieurs et les femmes, contre 80 % pour l'ensemble des Français.
Ainsi, 91 % des Français ont au moins un médicament dans leur armoire à pharmacie dans laquelle ils stockent en moyenne 11 médicaments différents (médicaments qui proviennent pour moitié d'achats récents ou anciens délivrés sur ordonnance, ou qui ont été achetés en prévention).
Le conseil du pharmacien
Logiquement, la quasi-totalité des Français (97 %) se dit donc « à l'aise » avec l'automédication. « Eviter de voir le médecin et le fait qu'il s'agisse de médicaments qu'ils prennent depuis longtemps » sont les deux principales raisons invoquées par les interrogés pour expliquer leur recours à l'automédication.
Mais dans 56 % de ces cas, ils sollicitent encore le recours au conseil du pharmacien pour acheter le médicament qui leur conviendrait le mieux. Pour des troubles tels que fatigue, troubles du sommeil et anxiété, les Français ne prennent cependant pas de médicament et attendent que les maux passent pour près de 60 % d'entre eux.
...le rôle du généraliste
Dans le même ordre d'idées, plus d'un Français sur deux (59 %) considèrent que certaines consultations au cours de l'année auraient pu être remplacées par un passage en pharmacie, voire un simple échange téléphonique avec le praticien.
Et dans un contexte économique compliqué, les Français se mettent même à penser à l'état des dépenses publiques puisque les trois-quarts d'entre eux déclarent que le remboursement des consultations, pour des problèmes de santé bénins, représente pour la Sécurité sociale « un coût important ».
Enfin, Internet sera peut-être un jour concurrent pour les professionnels de santé : près de 20 % des sondés lui accordent déjà leur confiance en cas de pépin médical. L'achat de médicaments sur la Toile reste cependant une pratique encore très marginale, seulement 11% des français l'ont déjà fait.
(1) Enquête réalisée du 3 au 5 mai 2016, qui a permis d'interroger par internet un échantillon national représentatif de plus de 3 000 Français.